La nouvelle est attendue depuis longtemps, c’est désormais officiel. Le fabricant français de batteries pour véhicules électriques, Verkor, a annoncé, ce jeudi 14 septembre, avoir réuni plus de deux milliards d’euros pour construire son usine à Dunkerque (Nord). Prévue pour une mise en service en 2025, elle fournira des batteries à Alpine, filiale de Renault.

Deux investisseurs privés importants au capital de Verkor

Pour atteindre cette somme record, Verkor s’est appuyé sur une injection de 850 millions d’euros au capital de nombreux investisseurs privés. L’un d’entre eux est Macquarie, une institution financière australienne. Dans le communiqué de presse de Verkor, il est décrit comme le « principal investisseur », toutefois le montant n’est pas révélé. Les Échos avaient révélé, fin mai, que l’entreprise était prête à payer 500 millions d’euros.

Meridiam, un fonds français, a également rejoint le capital de Verkor. Elle est caractérisée comme « investisseur de référence ». Le PDG et fondateur, Thierry Déau a déclaré « L’investissement de Meridiam dans Verkor souligne notre engagement à long terme pour un impact positif dans la transition énergétique. Ce premier projet de Gigafactory ouvre la voie au renouveau industriel de l’Europe et est essentiel pour parvenir à la décarbonation de notre système de transport ».

La somme de deux milliards d’euros a aussi été atteinte grâce à l’aide d’organismes officiels. Verkor a contracté un prêt de 600 millions d’euros à la Banque européenne d’investissement. Elle devrait également obtenir des subventions de l’État à hauteur de 650 millions dans le cadre du mécanisme des Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC). Le conditionnel est de rigueur puisque la Commission européenne doit encore définitivement valider cette aide.

Contacté par Siècle Digital, Verkor n’a pas, à l’heure où nous écrivons ses lignes, répondu à nos questions.

Emmanuel Macron s’est précipité ce matin, à 7h00, pour communiquer lui-même l’annonce sur ses réseaux sociaux. Au mois de mai, le Président de la République avait déjà annoncé la construction de deux nouvelles usines de batteries à Dunkerque, qualifiant la ville du nord de la France de « vallée des batteries ».

Dans une précédente interview en avril, Verkor justifiait le choix de cette ville par son accessibilité à l’électricité à bas carbone. La ville utilise de l’électricité provenant de la centrale nucléaire de Gravelines et des éoliennes en mer présentes dans la Manche.

Cette énergie permettra à l’usine de produire 16 GWh. Le premier client est Renault, qui s’était précédemment engagé à acheter 12 GWh de production dès la mise en service. Luca de Meo, PDG du constructeur français a déclaré « Partenaire de la première heure, Renault Group est fier de s’associer à la réussite de l’augmentation de capital de Verkor. (…) Les batteries de l’usine de Dunkerque équiperont le futur C-Crossover GT d’Alpine dès 2025, ainsi que des véhicules des segments supérieurs de la gamme Renault ».