Plusieurs médias américains affirmaient au début du mois que la Chine avait interdit l’usage d’iPhone aux employés du gouvernement, d’agences soutenues par le gouvernement, et d’entreprises publiques. Perçu comme un nouvel épisode des tensions sino-américain, Apple voit sa valeur en bourse fondre de 200 milliards de dollars dans la foulée. Coup de théâtre, Pékin a affirmé le 13 septembre que cette information tient de la rumeur, le personnel de ces administrations critiques n’a jamais reçu de directive sur l’achat ou non de téléphones étrangers.

Pas de loi ni de mesure interdisant l’usage d’un iPhone pour les employés gouvernementaux

Une porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois a été très claire lors d’un point presse : « La Chine n’a publié aucune loi, réglementation, mesure ou document politique interdisant l’achat et l’utilisation de téléphones portables de marques étrangères telles qu’Apple ». Toutefois, selon les informations initiales, des instructions auraient été données verbalement ou dans le cadre de groupes de discussion. Le Wall Street Journal assure qu’effectivement, aucune directive formelle n’a été rédigée à ce sujet.

De son côté, le ministère des Affaires étrangères a nié l’existence d’une politique officielle interdisant l’utilisation du téléphone à l’étranger, mais n’a pas répondu aux arguments avancés par le quotidien américain. Le porte-parole du ministère a néanmoins déclaré que le gouvernement chinois avait récemment remarqué que « de nombreux médias ont exposé des incidents de sécurité liés aux smartphones Apple » avant d’ajouter qu’il attachait « une grande importance à la sécurité de l’information et des réseaux ».

L’impact de ce micmac sur la valeur des actions d’Apple, en recul de 4 %, montre l’importance du marché chinois pour la marque. Au deuxième trimestre 2023, 19 % de son chiffre d’affaires global a été généré dans l’Empire du Milieu, les ventes d’iPhone y ont bondi de 7 %.

La rivalité entre les États-Unis et la Chine au centre

Ce n’est pas la première fois que la Chine demanderait à ses fonctionnaires de ne pas se servir d’un produit occidental pour des raisons de sécurité nationale. En 2021, Tesla aurait traversé une histoire similaire. Les employés gouvernementaux, en particulier militaires, auraient reçu l’ordre de ne pas acheter ou utiliser les véhicules de la marque détenue par Elon Musk.

Ces consignes, potentielles, sont crédibles et particulièrement guettées du fait de la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Huawei et TikTok demeurent les cibles préférées de Washington et une réponse de Pékin du même acabit est redoutée.