La défiance d’Elon Musk à l’égard des organes de presse traditionnels se poursuit. Depuis fin juillet, le taux d’engagement des articles du New York Times sur X, anciennement Twitter, est suspicieusement bas.

Musk vs la presse

La liberté d’expression, oui, mais visiblement pas pour tout le monde. Selon les données de NewsWhip, société spécialisée dans les réseaux sociaux, l’engagement sur les messages contenant des liens vers le New York Times a chuté de façon spectaculaire depuis plusieurs semaines.

L’organisme assure que cette baisse est brutale et ne se reflète pas dans les liens vers des organismes de presse similaires tels que CNN, le Washington Post et la BBC. Autre fait intéressant, l’engagement sur les mêmes articles postés sur Facebook continue sur la lancée des publications précédentes.

X n’a pas communiqué sur ce phénomène, et reste injoignable pour faire suite à d’éventuelles questions de journalistes. Depuis le rachat de Musk, chaque requête pour obtenir des informations auprès du réseau social reçoit un émoji crotte en guise de réponse.

En parallèle, le milliardaire se montre particulièrement véhément envers la presse traditionnelle, et s’en est pris à plusieurs reprises contre le Washington Post, CNN ou encore la BBC sur sa plateforme. Le 18 août, il tweetait : « Le « New York » Times est une publication en déclin, autrefois puissante, mais fondamentalement condamnée à être régionale et de plus en plus archaïque ». En juillet, X a déjà limité la vitesse d’accès aux liens vers quelques sites web : le New York Times, les réseaux sociaux de Meta ou encore Substack, une plateforme de newsletter.

L’heure du « journaliste citoyen » sur X

Les journalistes sont désormais pris pour cible sur le réseau social. L’approche de Musk lui vaut une grande popularité auprès des publics de droite, mais exaspère également la presse. Certaines organisations ont déjà menacé de quitter la plateforme, qui a pourtant bâti son succès sur la distribution rapide de nouvelles.

Avec X, le milliardaire ambitionne de mettre en avant ce qu’il qualifie de « journalisme citoyen », où chacun peut partager ses pensées et ses idées sans passer par le prisme des grands éditeurs de presse. Il a récemment invité « les journalistes qui souhaitent bénéficier d’une plus grande liberté d’écriture et d’un revenu plus élevé » à publier directement sur X.

Pour pouvoir écrire des publications de plus de 280 caractères et être rémunéré pour son travail, il faut néanmoins souscrire à X Premium pour 8 dollars par mois, avoir au minimum de 500 abonnés et générer 15 millions d’impressions sur les trois derniers mois. S’il s’agit de critères contraignants, ils sont accessibles à tous, et pas uniquement aux professionnels de l’édition.