Alibaba a dévoilé, ce jeudi 10 août, ses résultats financiers pour le premier trimestre de l’année. Malgré une économie chinoise en perte de vitesse et une consommation intérieure amorphe, le géant chinois de l’e-commerce fait état d’un chiffre d’affaires meilleur qu’attendu.

Une croissance de 14 % sur un an

Au cours de cette période, Alibaba a réalisé 29,46 milliards d’euros de chiffres d’affaires, soit 14 % de plus que l’année précédente. Une croissance inédite qui a dépassé les attentes des analystes, qui tablaient sur 28,29 milliards d’euros. Son bénéfice d’exploitation est également en hausse de 70 %, atteignant 5,3 milliards d’euros.

Ces bons résultats sont principalement dus à ses deux plateformes e-commerce phares, Tmall et Taobao. Avec leurs catalogues variés et leurs prix ultra-compétitifs, elles séduisent de plus en plus d’acheteurs. Rien que sur Taobao, le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens a augmenté de 6,5 % en juin par rapport à la même période l’année dernière.

Alibaba a aussi pu compter sur les bonnes performances de ses autres activités. Cainaio, son entreprise de logistique, a atteint 2,9 milliards d’euros de revenus, soit une augmentation de 34 % en glissement annuel. Il en est de même pour sa division cloud, qui a enregistré une croissance de 4 % pour atteindre 3,1 milliards d’euros.

Même son de cloche du côté d’Ant Group, l’autre entreprise fondée par l’entrepreneur chinois Jack Ma. Elle a réalisé un bénéfice 1,68 milliard d’euros, marquant une augmentation 17 % par rapport au même trimestre l’année dernière. En outre, la société basée à Hangzhou a contribué à hauteur de près de 553 millions d’euros au chiffre d’affaires trimestriel d’Alibaba. L’entreprise fintech cumulait les pertes depuis sa restructuration en holding financière. Ce nouveau statut lui avait été imposé par Pékin pour pouvoir poursuivre ses opérations.

Une restructuration qui commence à porter ses fruits

Alibaba attribue ce trimestre solide à sa restructuration de grande envergure. Ces dernières années, la rentabilité du groupe a été impactée par les strictes réglementations de l’Empire du Milieu, visant à réduire la nature monopolistique des géants de la tech du pays.

Pour se remettre sur pied, l’entreprise a complètement chamboulé son organisation. Fin mars, elle a annoncé la division de ses activités en six branches distinctes. Chacune d’entre elles pourra obtenir des financements indépendants et s’introduire en bourse. Un renouveau plutôt bien accueilli par les autorités chinoises, qui estime que cela permettra de diminuer le monopole du groupe.

Ces changements s’accompagnent également d’une restructuration humaine. En juin dernier, Daniel Zhang a cédé sa place de PDG pour reprendre les rênes de la division cloud. Dès le mois de septembre, deux co-fondateurs d’Alibaba prendront sa place : Joseph Tsai à la présidence et Eddie Wu à la direction générale.

« Grâce à cette transformation volontaire, nous souhaitons catalyser l’innovation, promouvoir la vitalité de notre organisation et permettre aux différentes divisions de se concentrer sur la croissance à long terme. Nous nous attendons à des impacts positifs sur nos activités, notamment le renforcement de la compétitivité, la croissance durable et la création de valeur pour les actionnaires », a indiqué Daniel Zhang à l’annonce des résultats trimestriels.