En pleine crise, Disney tente plusieurs manœuvres pour sauver son année fiscale. Le géant américain a publié des résultats moroses pour le troisième trimestre de son exercice 2023-2024. Pour endiguer l’hémorragie, en partie due à sa plateforme de streaming Disney+, l’entreprise augmente ses prix et met fin aux partages de comptes.

Netflix inspire Disney

Rappelé à la présidence de Disney en novembre dernier, Bob Iger a encore du travail. La restructuration de la Maison de Mickey, lancée cet hiver, ne produit pas encore les résultats escomptés. Dans son rapport trimestriel, le groupe a affiché une perte de 460 millions de dollars. Le chiffre d’affaires de l’entreprise est en hausse de 4 % pour atteindre 22,33 milliards de dollars. Il reste en deçà des anticipations de Wall Street qui visait 22,5 milliards de dollars.

Les pertes de Disney proviennent essentiellement de sa plateforme de streaming. Cette dernière est en déficit de 512 millions de dollars. Il s’agit d’une amélioration face au milliard de dollars perdu l’année dernière à la même période. Insuffisantes, plus de 11,7 millions d’abonnées ont fui le service de vidéo à la demande. L’hémorragie s’explique par la perte des droits de diffusion par Disney des rencontres de cricket de la Premier League indienne.

Tous types de services confondus, Disney compte désormais 146,1 millions d’abonnés. Le géant n’est pas le seul à être en difficulté. Les plateformes de Warner Bros Discovery (HBO, Max, Discovery+) ont perdu 1,8 million d’abonnés les trois derniers mois. Seul le leader, Netflix performe, après quelques trimestres de recul, avec un nombre d’abonnés en progression de 8 % pour atteindre 238,4 millions.

Quoi de mieux que de s’inspirer du leader : Bob Igor a décidé de mettre en œuvre des stratégies similaires à Netflix. La première sera d’augmenter les tarifs de Disney+. Globalement, les abonnements vont augmenter de 20 % dans le monde. En France, l’entreprise lance un abonnement Premium à 11,99 euros, avec les mêmes caractéristiques que son concurrent.

Le Patron de Mickey mise aussi sur les abonnements avec des publicités. Lancé aux États-Unis à la fin de 2022, Bob Iger s’est félicité de la souscription de 3,3 millions de personnes à cette offre. Cet abonnement sera désormais disponible en Europe, dont la France, et au Canada. Elle est commercialisée au prix de 5,99 euros par mois. Selon le PDG, elle devrait permettre à Disney+ d’atteindre son objectif, très ambitieux, de rentabilité en 2024.

Dernier point, Disney+ va partir à la chasse du partage de compte. « Disney commencera à mettre à jour ses accords d’abonnement avec des conditions supplémentaires, mais aussi la politique de partage plus tard cette année et déploiera également des tactiques pour stimuler la monétisation », a déclaré la société. La mise en place de cette stratégie a permis à Netflix de gagner six millions d’abonnés.