Disney s’est offert un cadeau de Noël en avance : Hulu. La semaine dernière, l’entreprise américaine annonçait le rachat de la part du capital qu’il lui manquait pour devenir l’unique propriétaire de la plateforme de streaming. Une opération colossale destinée à étendre un peu plus sa domination dans un secteur hautement concurrentiel.

Un rachat estimé à 8,6 milliards de dollars

Depuis le rachat des principaux actifs de 21st Century Fox en 2019, Disney détient 67 % du capital de Hulu. Le dernier tiers appartient à Comcast, groupe américain de câblo-opérateur.

À cette époque, les deux géants se sont mis d’accord sur un point : à partir de 2024, Disney pourra exiger de Comcast qu’il vende sa participation dans Hulu. À l’inverse, Comcast pourra exercer son option de vente à l’entreprise de Mickey. C’est finalement l’opérateur qui a fait le premier pas.

Pour finaliser la vente, Disney s’attend à débourser 8,6 milliards de dollars. Cette somme est basée sur une valorisation de 2019 de Hulu, s’élevant à 27,5 milliards de dollars. En fonction de la valeur des capitaux propres du service de streaming, la société californienne pourrait toutefois devoir ressortir son portefeuille. Brian Roberts, le directeur général de Comcast, estime que la valeur de la plateforme est aujourd’hui bien plus élevée que lors de la signature de l’accord.

« Ce n’était qu’une estimation hypothétique que nous avons faite il y a cinq ans. La société a beaucoup plus de valeur aujourd’hui qu’auparavant », précisait l’homme d’affaires lors d’une conférence organisée en septembre dernier. Il estime que Hulu est « un élément rare de faiseur de rois ». Chaque partie prenante compte bien défendre ses intérêts, ce qui devrait donner lieu à de longues négociations.

Sortir la tête hors de l’eau

L’acquisition totale de Hulu ne devrait pas être synonyme de changements majeurs pour les téléspectateurs. En France, le catalogue Hulu est déjà intégré à Disney+. Aux États-Unis, des abonnements combinant les deux plateformes sont proposés.

On peut toutefois s’attendre à davantage de connexions entre les deux services. Le géant du divertissement évoquait début mai son intention de combiner les contenus de Disney+ et Hulu sur une seule plateforme. Le projet est encore en cours de développement et devrait voir le jour avant la fin de l’année. Pour les abonnés, ce serait un moyen d’accéder plus simplement au meilleur des deux mondes : d’un côté des programmes destinés aux adultes propulsés par Hulu, de l’autre, des films et des séries qui s’adressent aux familles adeptes de l’univers de Disney.

Il ne s’agit qu’un des nombreux pions de la stratégie de développement l’entreprise californienne. Cette dernière envisage de vendre sa chaîne de sport ESPN, et de céder ses activités en Inde. Le service est particulièrement en déclin sur ce marché depuis la perte des droits de diffusion de la Premier League de cricket indienne.

Disney+ tente tant bien que mal de passer la tempête, mais cela s’avère plus compliqué que prévu. La plateforme continue de perdre des abonnés, l’activité demeurant déficitaire. Pour remonter la pente, elle a adopté une stratégie similaire à celle de Netflix : augmenter ses prix et mettre fin au partage de compte pour empêcher les utilisateurs “clandestins” de profiter gratuitement de ses contenus.