Amazon a accepté de modifier certaines de ses pratiques jugées anticoncurrentielles pour éviter des poursuites au Royaume-Uni. Le géant de l’e-commerce promet, entre autres, de ne plus exploiter les données commerciales des vendeurs tiers pour mettre en avant ses propres produits.

Amazon accusée de concurrence déloyale sur sa place de marché

En juillet 2022, la Competition and Markets Authority (CMA), autorité antitrust britannique, a ouvert une enquête sur Amazon. Elle accusait la firme d’abuser de sa forte position sur le marché en donnant un avantage déloyal à ses propres activités de vente au détail. Par exemple, l’agence s’est inquiétée du contrôle exercé par Amazon sur la Buy Box, le petit onglet d’achat qui figure à côté des produits sur le site de l’entreprise.

Les articles proposés par des vendeurs tiers auraient moins de chances d’en bénéficier que des offres similaires émanant d’Amazon elle-même ou de commerçants utilisant ses services de livraison. Les régulateurs se sont également intéressés au service Prime et à la manière dont Amazon définit les critères d’éligibilité pour la vente dans le cadre de ce programme.

La société a fait parvenir une liste de concessions qu’elle est prête à mettre en œuvre au Royaume-Uni pour éviter que l’enquête n’aille plus loin. Elle s’engage à ne plus utiliser les données de ses vendeurs rivaux pour obtenir un avantage déloyal, et à garantir l’égalité de traitement de toutes les offres pour décider où figure la Buy Box. Amazon assure également que les entreprises tierces pourront négocier leurs propres tarifs directement avec les fournisseurs indépendants de services de livraison Prime.

Enfin, Amazon va nommer un administrateur indépendant qui contrôlera le respect de ces engagements. « L’avis préliminaire de la CMA est que l’offre d’Amazon répond à ses préoccupations en matière de concurrence », explique le régulateur. Il a jusqu’au 1er septembre pour décider de les accepter ou non.

Des mesures similaires à ses engagements au sein de l’UE

Ces différentes mesures sont très proches de celles qui ont été acceptées par l’Union européenne lors d’une enquête similaire. « Les engagements pris par Amazon vis-à-vis de la CMA contribueront à garantir que les vendeurs tiers sur Amazon Marketplace puissent concurrencer sur un pied d’égalité les activités de vente au détail d’Amazon et, en fin de compte, que les clients britanniques bénéficient d’un meilleur traitement », a commenté Ann Pope directrice principale de l’application des lois à la CMA.

Si le régulateur britannique semble plutôt convaincu par la démarche de l’entreprise, celle-ci doit encore faire face à l’autorité antitrust américaine. La Federal Trade Commission (FTC) serait actuellement en train de finaliser sa plus importante affaire antitrust contre le géant de l’e-commerce.

Mise à jour 27/07 à 15h07 : « Bien qu’en désaccord avec les conclusions préliminaires de la CMA, nous nous sommes engagés dans une démarche constructive afin de répondre aux points qu’elle a soulevés et préserver notre capacité à servir nos clients au Royaume-Uni et les plus de 100 000 petites et moyennes entreprises britanniques qui vendent sur notre boutique au Royaume-Uni. Nous sommes fiers d’accompagner depuis plus de 20 ans le succès de nos vendeurs partenaires », a déclaré un porte-parole d’Amazon, dans un courriel adressé à Siècle Digital.