Nokia a présenté ses résultats pour le deuxième trimestre 2023, le 20 juillet dernier. L’entreprise finlandaise a enregistré une baisse de ses bénéfices nets de 37 % par rapport à la même période l’an dernier. Un chiffre qui s’explique principalement par le ralentissement du marché porteur de la société : l’installation d’infrastructures pour les réseaux 5G.
Les opérateurs investissent moins dans les réseaux 5G
Entre avril et juin 2023, le chiffre d’affaires du spécialiste des équipements télécom a légèrement baissé, d’environ 3 %, passant à 5,7 milliards d’euros. Dans un communiqué, le président-directeur général de Nokia, Pekka Lundmark, a déclaré que le groupe a pu garder son cap « grâce à une gestion prudente de ses coûts, malgré les vents contraires liés à son activité de réseaux mobiles ».
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Nokia confirme ainsi qu’elle a quelques difficultés à la suite de la baisse des investissements des opérateurs, notamment en Amérique du Nord. Une prudence qui s’explique, entre autres, par la Guerre en Ukraine ayant entraîné et la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt. « Pour nous, le retour des investissements n’est qu’une question de timing, car le trafic de données grâce à la 5G continue de croître de 20 à 30 % par an », précise le dirigeant, confiant.
Pour justifier ses propos, Pekka Lundmark indique qu’il existe « une forte concurrence entre les opérateurs », avant d’ajouter que « si un opérateur ralentit pendant une période plus longue, il perdra de sa compétitivité ». Pour conclure, il assure que « la situation concurrentielle stimulera leurs investissements, » sans pour autant savoir quand ce rebond se produira.
Avec Huawei possiblement banni de l’UE, Nokia peut tirer son épingle du jeu
L’entreprise finlandaise doit également composer avec la concurrence dans son secteur de prédilection. Avec Ericsson et Huawei, les trois sociétés dominent le marché mondial de la 5G, et tous avaient prévu ce ralentissement des investissements. Toutefois, l’émergence du géant chinois en Europe avait mis des bâtons dans les roues des deux firmes européennes, à tel point que huit pays européens possédaient plus de 50 % d’équipements RAN 5G chinois à la fin de l’année 2022.
Une situation qui ne plaît pas aux instances de l’Union européenne, influencées par les États-Unis, qui souhaitent écarter, voire bannir Huawei. La Suède, le Danemark, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont déjà mis leurs menaces à exécution, tandis que le Portugal et l’Allemagne ont promis de réfléchir à la question. Ce dernier dont deux tiers des infrastructures ont été fournis par Huawei et ZTE s’est engagé à vérifier la sécurité de ses réseaux mobiles.
Dernièrement, Nokia s’est tourné vers d’autres régions. Le groupe est sur le point de décrocher un contrat 5G de 1,7 milliard de dollars avec l’opérateur indien Jio. Même si cet investissement reste modeste comparé à d’autres, il permet à la société dirigée par Pekka Lundmark de s’installer progressivement en Inde, le pays le plus peuplé au monde, là où la demande en réseau mobile est appelée à augmenter.