AT&T a choisi Ericsson pour remettre à niveau ses équipements réseaux outre-Atlantique. L’accord de ce contrat, à hauteur de 14 milliards de dollars, à un concurrent direct plonge un peu plus Nokia dans la tourmente.
Le choix de l’open RAN déterminant pour AT&T
C’est le choix d’Ericsson de passer au modèle open RAN qui a motivé la décision du géant américain. Cette architecture de réseau mobile offre aux opérateurs la possibilité d’utiliser des sous-composants non-propriétaires de divers fournisseurs. Le fait de disposer d’un plus grand nombre de distributeurs permet d’accroître la flexibilité, de réduire les coûts et d’éviter de dépendre d’entreprises représentant un risque pour la sécurité.
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Ainsi, les responsables d’AT&T prévoient une concurrence entre fournisseurs pour livrer l’équipement nécessaire au réseau, y compris les stations de base au pied des tours cellulaires, les antennes et les connexions entre les deux. Ce changement devrait accélérer la refonte du réseau et permettre à l’opérateur d’utiliser davantage de matériel et de logiciels provenant de fournisseurs spécialisés dans les années à venir.
Borje Ekholm, directeur général d’Ericsson, a qualifié l’accord quinquennal de « changement stratégique de l’industrie », ajoutant qu’il créera « de nouveaux moyens pour les opérateurs de monétiser le réseau ». AT&T débutera les travaux dès l’année prochaine. L’opérateur vise à ce que 70 % du trafic de son réseau sans fil passe par des plateformes ouvertes d’ici à la fin de 2026.
Nokia en difficulté
Si Ericsson est déjà responsable d’environ deux tiers du réseau américain d’AT&T, l’accord représente une immense déconvenue pour Nokia. La firme finlandaise est en charge du dernier tiers des équipements d’AT&T. Ce nouveau partenariat consistera, en partie, à remplacer ce matériel.
L’entreprise traverse déjà une période mouvementée. Cumulant les pertes, elle a annoncé en octobre dernier la suppression de 14 000 postes. AT&T représentait 5 à 8 % des ventes nettes de la société dans le domaine des réseaux mobiles depuis le début de l’année. Cette nouvelle est jugée « décevante » par Pekka Lundmark, son PDG. Ses conséquences sont désastreuses. Nokia estime que son objectif d’atteindre une croissance à deux chiffres est retardé de deux ans. Ses actions ont chuté de 10 %, tandis que celles d’Ericsson ont grimpé de plus de 8 %.
Au contraire, cette victoire devrait soulager l’entreprise suédoise, qui a elle aussi pâti du contexte économique défavorable. Plus tôt cette année, elle a annoncé une vague de licenciements affectant 8 500 de ses employés.