Le rachat de Figma par Adobe, ce n’est pas pour tout de suite. La Commission européenne devrait lancer une enquête approfondie d’ici les prochaines semaines sur le projet d’acquisition.

L’opération patine de tous les côtés pour Adobe et Figma

D’un montant de 20 milliards d’euros, cette acquisition serait la plus importante de l’histoire d’Adobe. Annoncée en septembre 2022, Figma ajouterait ses fonctionnalités collaboratives destinées aux designers aux outils d’Adobe. Les conséquences pour le marché ont incité les régulateurs du monde entier à se pencher sur le dossier.

En février dernier, la Commission européenne aurait reçu plus d’une dizaine de demandes d’autorité de la concurrence venant d’État membre pour examiner l’opération. Logiquement, le régulateur a enclenché un examen préliminaire. Il a notamment expliqué à Adobe que l’accord risquait d’affecter de manière significative la concurrence. L’entreprise n’a proposé aucune solution pour répondre à cette inquiétude. L’autorité européenne devrait donc annoncer l’ouverture d’une enquête approfondie le 7 août prochain.

Depuis le début de l’affaire, Adobe est confiant sur la finalisation de l’opération. « Nous continuons d’avoir des conversations productives avec les organismes de réglementation du monde entier » a déclaré un porte-parole. « Nous sommes ravis de la valeur qu’Adobe et Figma apporteront aux clients en rendant la conception de produits plus accessible et efficace ».

Adobe, le leader des logiciels de création pour les professionnels, fait également l’objet d’un examen plus approfondi aux États-Unis. La Federal Trade Commission préparerait une action devant un tribunal afin de compromettre la fusion. Une démarche qui a récemment échoué dans le cadre du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft.

De son côté, la Competition and Markets Authority (CMA), autorité de la concurrence britannique, a lancé une enquête préliminaire début mai. L’autorité estime que la concurrence entre les deux entreprises américaines « a stimulé les investissements » dans le développement de logiciels proposant des outils de création d’interfaces graphiques. Pour elle, si l’opération se concrétise, cette dynamique d’innovation pourrait disparaître. De plus, elle s’inquiète aussi qu’Adobe soit en position de monopole si Figma disparaît. Sans solution de la part du géant, le régulateur britannique a décidé d’ouvrir une enquête approfondie, le 13 juillet, et publiera ses conclusions d’ici le 27 décembre.