La Competition and Markets Authority (CMA), autorité antitrust britannique, vient de lancer une enquête préliminaire sur le rachat de Figma par Adobe pour 20 milliards de dollars.

Plusieurs régulateurs sur le coup

Annoncée en septembre 2022, cette acquisition est la plus importante de l’histoire d’Adobe, et lui permettrait d’intégrer les fonctions de Figma à ses systèmes. Pour rappel, la firme basée à San Francisco propose une plateforme de conception d’interface utilisateur en ligne et collaborative pour les designers.

La CMA a néanmoins décidé d’entamer une enquête préliminaire de deux semaines sur l’opération, afin de déterminer si elle présente un risque pour la compétitivité du secteur. À l’issue de la période de notification de l’enquête initiale, l’organisme aura jusqu’au 30 juin pour évaluer ses conclusions et décider s’il convient de procéder à une enquête approfondie.

La Commission européenne et le département de la Justice américain s’intéressent également à l’acquisition, et il est probable qu’ils intentent, eux aussi, une procédure à son encontre. Adobe a indiqué « poursuivre avec le département de la justice, la CMA et la Commission européenne des discussions productives sur les entreprises, les marchés et les effets économiques positifs de cette opération, dans le cadre de leurs examens ».

La CMA montre les crocs

Selon le Financial Times, Adobe assure que le marché sera encore très compétitif après le rachat, et que ses activités et celles de Figma sont complémentaires. Sa défense reposera en partie sur une étude interne qui montre que seulement 10 % des utilisateurs de Photoshop utilisent également Figma, ce qui suggère que les deux entreprises ciblent des marchés différents.

L’annonce de la CMA est une nouvelle preuve de la férocité avec laquelle le régulateur britannique souhaite réglementer les big tech. Récemment, l’organisme a annoncé le blocage du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Il a également lancé une enquête approfondie sur l’acquisition de VMware par Broadcom, attestant qu’elle posait un risque pour l’innovation. 

Adobe, Figma, ainsi que d’autres entreprises, estiment que la sévérité de l’agence britannique pourrait être néfaste pour l’investissement et l’innovation dans le secteur technologique au Royaume-Uni. Brad Smith, président de Microsoft, a tenu des propos similaires. « La confiance des gens dans la technologie au Royaume-Uni a été sérieusement ébranlée », a-t-il asséné.