Abobe a annoncé aujourd’hui son projet d’acquisition de l’application Figma. Le montant de l’opération s’élève à 20 milliards de dollars répartis entre rachat d’actions et cash. S’il aboutit, ce rachat serait le plus important de l’histoire d’Adobe.

Lancée en 2012, Figma a rapidement conquis de nombreux designers pour sa simplicité. Elle permet d’élaborer et partager facilement des designs d’interfaces à des clients ou collaborateurs, en ajoutant une couche de collaboration. Même si le vrai bras de fer fut avec Sketch, peu à peu, elle est devenue une concurrente d’un des produits d’Adobe : XD.

À l’occasion d’une levée de fonds en 2021 sa valorisation s’était portée à 10 milliards de dollars. Son modèle économique a certainement été un argument supplémentaire, puisque Figma devrait générer 400 millions de dollars en revenus récurrents en 2022. Montant confirmé par Adobe dans un communiqué.

Adobe surfe sur la bonne tendance de ses performances financières. Les heures qui ont précédé son annonce étaient destinées à la présentation de ses résultats trimestriels. La société a publié un chiffre d’affaires proche des 4,5 milliards de dollars, pour des bénéfices à 1,14 milliard de dollars.

« La grandeur d’Adobe a été ancrée dans notre capacité à créer de nouvelles catégories et à fournir des technologies de pointe grâce à l’innovation organique et aux acquisitions, » a déclaré Shantanu Narayen, PDG d’Adobe. « La combinaison d’Adobe et de Figma est transformationnelle et va accélérer notre vision de la créativité collaborative. »

Ainsi, les technologies déjà présentes dans Figma vont venir compléter diverses applications de la suite Creative Cloud d’Adobe. Elles sont destinées à la photographie, au montage vidéo, à l’illustration, ou comme XD, à la création d’interfaces.

Les 850 employés de Figma de même que son PDG, Dylan Field, vont rester dans l’entreprise.

Si la finalisation de l’acquisition est prévue pour 2023, il faut s’attendre à ce que la FTC vienne jeter un œil à ses fondements. En effet, racheter un concurrent et laisser un marché dans une situation quasi monopolistique, ce n’est pas un cas de libre concurrence. Déjà alertée par les touches d’Amazon, avec iRobot notamment, l’agence américaine, de même que l’Union Européenne pourraient bloquer tout mouvement.