Avec l’acquisition de Figma, pour la somme de 20 milliards de dollars, Adobe souhaite renforcer sa position d’incontournable de la création graphique. Toutefois, l’opération a attiré l’attention de bon nombre d’autorités antitrust, dont celle de la Commission européenne. Elle se laisse jusqu’au 7 août pour savoir si elle valide ou non le rachat.

La Commission européenne se laisse un mois pour… ouvrir une enquête plus approfondie ?

Selon Reuters, qui a réussi à se procurer un dossier de l’instance européenne, Adobe a demandé au régulateur s’il était possible de donner son verdict au plus vite. Une requête entendue par la Commission européenne qui se laisse un peu plus d’un mois pour donner son avis sur ce projet de rachat.

« Nous restons confiants dans le bien-fondé de l’affaire, car la conception des produits de Figma est adjacente aux principaux produits créatifs d’Adobe et Adobe n’a aucun plan significatif pour rivaliser dans l’espace de conception de produits, » a déclaré un porte-parole de la société. L’entreprise informatique s’attend toutefois à ce que l’autorité ouvre une enquête plus approfondie sur cette acquisition. « Nous sommes impatients d’établir ces faits dans la prochaine phase du processus si nécessaire », a ajouté le représentant de la firme.

Plus tôt cette année, la Commission européenne avait déjà prévenu Adobe. L’institution considérait que l’accord risquait d’affecter de manière significative la concurrence sur le marché des logiciels de création de contenus graphiques. Malgré les activités restreintes de Figma et Adobe sur le Vieux Contient, le gendarme antitrust de l’Union européenne a préféré se saisir de l’affaire. Une dizaine de requêtes en ce sens ont été déposées par les États membres de l’UE.

D’autres régulateurs s’intéressent au projet de rachat de Figma

Hormis la Commission européenne, plusieurs régulateurs à travers le monde se sont penchés sur le projet d’acquisition. Début mai 2023, la Competition and Markets Authority (CMA), autorité antitrust britannique, a lancé son enquête préliminaire, tandis que le département américain de la justice suit de très près l’opération, et reste prêt à intervenir si besoin.

En proposant 20 milliards de dollars pour le rachat de Figma, Adobe récupérerait une entreprise qui génère un chiffre d’affaires annuel cinquante fois moins important. La somme proposée par la société américaine correspond par ailleurs au double de la dernière valorisation de la start-up réalisée en 2021. Adobe précise qu’une partie de l’argent serait reversée en liquide, et le reste en action.

Afin de se défendre, l’entreprise souhaite mettre en avant le fait que Photoshop et Figma ciblent deux marchés différents. Une étude interne réalisée par Adobe montrerait que seulement 10 % des utilisateurs de Photoshop utilisent également Figma.