La pénurie des semi-conducteurs continue de fortement impacter les constructeurs automobiles. Pour y faire face, le géant européen du secteur, Stellantis, a annoncé avoir mis en place une stratégie « pluridimensionnelle » visant à « gérer et sécuriser l’approvisionnement » des puces électroniques. Il a notamment conclu des partenariats directs à hauteur de 10 milliards d’euros avec Qualcomm, Onsemi ou encore NXP Semiconductors.
Une stratégie plus transparente pour Stellantis
En 2020, les confinements ont perturbé la production de semi-conducteurs, composant indispensable des appareils électroniques, et provoqué l’explosion de la demande de matériel informatique. Par conséquent, une pénurie des puces électroniques a touché l’intégralité de la Tech. L’industrie automobile est l’une des plus grandes consommatrices de cet élément. En moyenne, une voiture neuve contient plus de 1 500 semi-conducteurs. La crise a provoqué l’arrêt d’usines des principaux constructeurs du secteur. En France, en 2023, des dizaines de sites à Sochaux, Mulhouse, Rennes ou encore Poissy ont dû être mises à l’arrêt par Citroën, Peugeot, Fiat…
Suite à cet électrochoc, Stellantis souhaite anticiper les futures pénueries. Le constructeur, issu d’une fusion entre les groupes PSA (Peugeot, Opel, Citroën…) et Fiat-Chrysler (Fiat, Lancia, Alfa Romeo) en 2021, a déclaré avoir signé des contrats d’achat d’une valeur de 10 milliards d’euros jusqu’en 2030 avec des fabricants de semi-conducteurs. Les heureux gagnants de ces accords faramineux sont les fabricants de puces Infineon, NXP Semiconductors, Onsemi et Qualcomm. L’entreprise assure, dans un communiqué, qu’ils devront assurer « une prévision de la demande à long terme en puces électroniques pour soutenir les accords ».
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En choisissant de signer avec plusieurs entreprises, Stellantis aspire à remplir plusieurs conditions de sa stratégie : la mise en place d’une base de données des semi-conducteurs afin d’assurer une transparence totale sur la disponibilité des micropuces; en cas de pénurie de puces électroniques, avoir la primeur sur les composants. Ces éléments devraient permettre au géant de sécuriser à long terme son approvisionnement en semi-conducteurs.
D’ici 2030, Stellantis prévoit que les véhicules électriques représentent plus de 50 % de son chiffre d’affaires. L’entreprise rappelle que les semi-conducteurs jouent « un rôle clé » dans ces objectifs. En effet, ce type de voiture a besoin davantage de semi-conducteurs qu’une thermique. « Plusieurs centaines de semi-conducteurs très différents sont intégrées à nos voitures. Nous avons conçu un écosystème complet pour limiter le risque qu’une seule puce manquante puisse mettre nos lignes à l’arrêt, » a déclaré Maxime Picat, directeur des achats et de l’approvisionnement de Stellantis.