SVolt Energy Technology est arrivé en 2020 en Europe et semble s’y sentir très bien. L’entreprise chinoise, filiale d’un grand constructeur automobile, Great Wall Motor, associé à BMW, dispose déjà de deux usines de cellules de batterie sur le Vieux Continent et en voudrait cinq.

La gourmandise de SVolt

SVolt n’a pas fini de construire ses usines européennes, mais en veut déjà plus. Le groupe est en train d’achever un projet dans la Sarre, en Allemagne, à quelques kilomètres de la France. L’usine doit à pleine capacité produire pour 24 GWh de batterie dans 840 000 m2. L’équivalent de batteries pour 300 000 à 500 000 véhicules. Elle est associée à un autre site qui construit les modules et les packs des batteries. Une future usine est aussi en cours de construction, également en Allemagne, cette fois dans la région de Brandebourg, autour de Berlin.

Plusieurs nouvelles localisations d’usines seraient à l’étude, outre-Rhin ou sur le continent. L’entreprise espère produire 50 GWh en Europe d’ici 2030. Suffisant pour équiper un million de véhicules. Les futures manufactures de Svolt devraient toutefois être plus petites.

Dans une interview relayée par Bloomberg, le directeur Europe de l’entreprise chinoise, Kai-Uwe Wollenhaupt explique « Nous ne sommes pas des adeptes des grandes usines. En outre, la consommation d’eau devient importante, ce qui peut susciter des réactions négatives de la part du public ». Il estime qu’avec plus de ressources et de travailleurs qualifiés « Nous pourrions développer nos sites encore plus rapidement ».

Cet enthousiasme, digne de la jeunesse de la filiale, née en 2018, repose sur des accords ou futurs accords avec des constructeurs automobiles européens. Stellantis a signé en 2021 pour obtenir ses premières batteries en 2025. Trois autres contrats pourraient être officialisés dans le courant de l’année.

L’Europe des batteries, c’est pour aujourd’hui !

Pour Kai-Uwe Wollenhaupt l’Europe apparaît enfin sur la carte de l’industrie des batteries. Une vitalité qui s’observe chez la concurrence. EVE Energy, deuxième fournisseur de BMW, a acquis un terrain en Hongrie. Envision AESC a des projets en Espagne et en France. Contemporary Amperex Technology (CALT), le leader du secteur, a déjà un site en Allemagne et travaille sur une usine à 7,3 milliards d’euros en Hongrie, avec Mercedes-Benz et Volkswagen.

Avec l’interdiction annoncée des moteurs thermiques en 2035, l’Europe est un terrain de jeu idéal pour les fabricants chinois, les champions du domaine. Des investissements bienvenus en attendant l’émergence d’un putatif « Airbus des batteries ».