L’OCDE a publié l’édition 2023 de son rapport annuel autour des Perspectives de l’emploi le 11 juillet 2023, mettant en lumière la situation actuelle du marché du travail. Avec l’adoption de l’intelligence artificielle dans le milieu professionnel, l’organisation internationale considère que les solutions d’IA pourraient remplacer certains emplois.

L’adoption de l’intelligence artificielle pourrait mettre en péril un grand nombre d’emplois

« L’accélération récente des développements et des outils liés à l’IA générative marque un tournant technologique, avec des implications concrètes sur de nombreux lieux de travail » a déclaré Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE. L’étude de l’organisme s’intéresse tout particulièrement aux retombées de l’IA sur le marché du travail. Si pour l’heure, cette technologie n’a pas complètement été adoptée par les entreprises, tout laisse à croire aux yeux de l’OCDE, que ses pays membres « pourraient être à l’aube d’une révolution de l’IA ».

Dans son rapport, l’OCDE considère que 27 % des emplois correspondent à des professions pouvant être amenées à disparaître suite à l’adoption de l’IA. En automatisant les tâches qu’ils ont à réaliser quotidiennement, ces employés pourraient ne plus avoir d’utilité aux yeux des entreprises qui se sépareraient d’eux à terme. Plus la profession est qualifiée, moins elle est exposée à ce risque.

Plus tôt cette année, la banque d’investissement Goldman Sachs affirmait que les intelligences artificielles génératives allaient affecter plus de 300 millions d’emplois dans les pays développés. Les auteurs de l’étude s’attendent à des « perturbations significatives » sur le marché du travail si l’IA générative venait à confirmer sa tendance très positive. En parallèle, cette branche technologique serait bénéfique pour la productivité, le produit intérieur brut mondial grimpant de 7 % au cours des dix prochaines années selon les estimations.

L’OCDE préconise de réfléchir à des stratégies pour garantir la stabilité du marché du travail

L’enquête de l’OCDE montre que trois travailleurs sur cinq semblent inquiets de perdre leur emploi à cause de l’intelligence artificielle. Paradoxalement près de deux tiers des employés ayant recours à cette technologie se sentent plus épanouis professionnellement, en particulier ceux issus de la finance et du secteur manufacturier. Généralement, c’est le manque de compétences autour de l’utilisation de ces outils qui freine leur adoption au travail.

Pour Mathias Cormann, « il est absolument nécessaire de réfléchir à des cadres politiques sur le long terme pour l’utilisation de l’IA sur le lieu de travail et de continuer à encourager la coopération internationale afin de maximiser les avantages tout en gérant de manière appropriée les risques ». Jusqu’à présent, les effets négatifs de l’IA sur l’emploi restent rares, mais l’OCDE pense qu’ils vont s’intensifier avec le temps et avec l’appropriation de la technologie par le secteur public et privé.

« Des interventions publiques urgentes s’imposent également face aux risques associés à l’utilisation de l’IA dans le milieu professionnel et pour garantir responsabilité et transparence dans les décisions prises avec l’appui de l’IA en matière d’emploi, » préconise l’organisation pour conclure.