Selon une étude réalisée par Goldman Sachs, les intelligences artificielles (IA) génératives comme ChatGPT vont affecter plus de 300 millions d’emplois dans les pays développés.

Des « perturbations significatives » sur le marché du travail

Pour réaliser son enquête, la banque d’investissement s’est basée sur une analyse des données américaines et européennes concernant les tâches généralement effectuées dans des milliers de professions différentes. Selon les capacités des IA génératives, qui s’améliorent très rapidement, les chercheurs ont supposé quelles tâches ces systèmes seraient capables d’accomplir.

Cela comprend, par exemple, les déclarations fiscales d’une petite entreprise, l’évaluation d’une demande d’indemnisation complexe ou la documentation des résultats d’une enquête sur une scène de crime, explique le Financial Times.

Les auteurs de l’étude s’attendent à des « perturbations significatives » sur le marché du travail si l’IA générative tient ses promesses. Elle serait en mesure de réaliser environ un cinquième du travail, exposant à l’automatisation l’équivalent de 300 millions de postes à temps plein dans les grandes économies. Selon eux, les avocats et le personnel administratif font partie des personnes les plus exposées à ce risque.

Ils ont calculé que près des deux tiers des emplois aux États-Unis et en Europe seront exposés à une certaine forme d’automatisation basée sur les tâches généralement effectuées dans des milliers de professions. En outre, environ 7 % des travailleurs américains exercent des emplois où au moins la moitié de leurs tâches pourraient être effectuées par une IA générative, selon l’étude. Les professions manuelles et en extérieur sont, logiquement, celles qui devraient être le moins touchées.

Des résultats à mesurer

En parallèle, une autre enquête effectuée par des chercheurs d’OpenAI, d’Open Research et de l’université de Pennsylvanie, a établi qu’environ 80 % de la main-d’œuvre américaine pourrait voir au moins 10 % de ses tâches touchées par les outils tels que ChatGPT, tandis que 19 % des travailleurs risquent que 50 % de leurs tâches soit affectées.

Selon Goldman Sachs, l’IA générative pourrait déclencher un boom de la productivité qui augmenterait le produit intérieur brut mondial de 7 % sur une période de 10 ans. Torsten Bell, directeur général du groupe de réflexion Resolution Foundation, explique toutefois que les résultats de ces études sont à prendre avec des pincettes.

« Nous ne savons pas comment la technologie évoluera ni comment les entreprises l’intégreront dans leur mode de travail. Cela ne veut pas dire que l’IA ne perturbera pas notre façon de travailler, mais nous devrions également nous concentrer sur les gains potentiels en termes de niveau de vie découlant d’un travail plus productif et de services moins coûteux, ainsi que sur le risque d’être distancé si d’autres entreprises et économies s’adaptent mieux aux changements technologiques », a-t-il détaillé à BBC News.

Plus tôt cette semaine, plus de 1 000 personnes, dont d’éminents chercheurs dans le domaine de l’intelligence artificielle, ont demandé une pause dans le développement des IA avancées. Dans leur lettre, ils émettent notamment des craintes quant à une automatisation massive des emplois.