L’attente fut de courte durée. Annoncé en début de semaine, Threads, nouveau réseau social similaire à Twitter, a été lancé ce mercredi 5 juillet. Les internautes se sont rués vers les magasins d’applications pour découvrir la nouvelle pépite créée par Meta. En seulement sept heures, la plateforme est parvenue à attirer plus de 10 millions de curieux, a indiqué Mark Zuckerberg depuis celle-ci.

Threads, le nouveau jumeau de Twitter

« Je suis heureux que vous soyez tous là en ce premier jour. Construisons ensemble quelque chose de grand ! », s’est enthousiasmé le CEO de Meta sur son compte Threads. Le message comptabilise déjà plusieurs milliers de likes et de réponses, soulignant le démarrage en fanfare du petit nouveau dans l’univers des réseaux sociaux.

Les utilisateurs devraient rapidement prendre en main cette nouvelle plateforme de micro-blogging, qui fonctionne comme Twitter. Elle permet de lire et rédiger des publications de 500 caractères maximum, d’apposer des likes et de répondre à d’autres internautes. Des photos et des vidéos d’une durée de cinq minutes peuvent être partagées.

L’application est liée à Instagram. Il est donc possible de se connecter avec les mêmes identifiants afin de retrouver tous ses contacts en quelques clics. Il s’agit d’un réel avantage pour les utilisateurs, qui n’ont pas besoin de paramétrer leur compte de A à Z et de se construire, à nouveau, une communauté.

Pour Meta, c’est un moyen de mettre la large base d’utilisateurs d’Instagram au profit de Threads et lui assurer un lancement digne de ce nom. Le groupe profitera également des données personnelles déjà en sa possession pour proposer des publicités ciblées aux adeptes de Threads.

Avec ce nouveau projet, Meta entend bien profiter de la période mouvementée que traverse Twitter. Depuis son rachat par Elon Musk, l’application a subi une série de transformations. Pas toujours d’accord avec les choix du milliardaire et agacés des problèmes techniques à répétition, de nombreux utilisateurs ont préféré déserter la plateforme.

Un déploiement repoussé en Europe

Les internautes européens devront attendre encore un peu avant de tester les fonctionnalités de Threads. Le géant souhaite d’abord s’acclimater au Digital Markets Act (DMA), qui vise à réguler le marché du numérique et empêcher les pratiques anticoncurrentielles. En vigueur depuis novembre, le texte s’applique techniquement depuis le 2 mai.

Meta veut également être bien aligné sur le Règlement général sur la protection des données (RGPD) et s’assurer que le transfert entre ses différentes applications n’enfreindra pas la loi. Sur la fiche de Threads présentée sur l’App Store, il est bien précisé qu’Instagram pourrait collecter une myriade d’informations sur les utilisateurs. Parmi celles-ci, les données liées à la santé, aux transactions, à la localisation, à l’historique de navigation…

L’entreprise américaine préfère adopter une approche précautionneuse pour éviter de nouvelles sanctions. Il y a seulement quelques semaines, elle s’est vue infliger une amende record d’1,2 milliard d’euros pour violation du RGPD.