Nouvel épisode dans la saga d’Activision Blizzard-Microsoft. La Federal Trade Commission (FTC), l’autorité antitrust américaine, a demandé, ce lundi 12 juin, la suspension de l’acquisition du studio de jeux vidéo par la société de Redmond. La requête a été réalisée auprès du tribunal fédéral de San Francisco, en Californie.

Une nouvelle qui n’inquiète ni Microsoft, ni Activision Blizzard

Il y a un an et demi, Microsoft annonçait le rachat d’Activision Blizzard pour la somme astronomique de 68,7 milliards de dollars. L’opération, particulièrement bien ficelée, devait permettre à l’entreprise américaine d’être à la tête d’une trentaine de studios de jeux vidéo, et ainsi de devenir la troisième organisation la plus puissante de l’industrie vidéoludique au monde derrière Tencent et Sony. Or, tout ne s’est pas passé comme prévu.

Plusieurs autorités de la concurrence se sont penchées sur le dossier, à l’image de la FTC. Après une longue enquête, l’agence a déterminé que cette acquisition donnerait un avantage déloyal à Microsoft sur le marché des jeux vidéo. La société de Washington a tenté, tant bien que mal, de se défendre en rappelant qu’elle n’était pas le leader du secteur, et que Call of Duty, le jeu phare d’Activision Blizzard, ne deviendrait pas un titre exclusif à l’écosystème Xbox. Malgré ces arguments, la FTC a entamé, en décembre 2022, une procédure administrative pour bloquer l’opération. La première audience entre les parties prenantes aura lieu en août 2023.

En attendant, l’agence antitrust américaine fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que Microsoft et Activision Blizzard passent de force. Plusieurs grandes puissances ont déjà approuvé ce rachat, parmi lesquelles l’Union européenne et la Chine.

La pression est d’autant plus forte que, depuis plusieurs semaines, des rumeurs suggèrent que les deux entreprises mettent les bouchées doubles pour finaliser l’acquisition avant le 18 juillet. Si le géant de la technologie ne parvient pas à boucler l’opération avant ce jour, il devra verser 3 milliards de dollars d’indemnité de rupture à Activision Blizzard.

Pour s’assurer que cette fusion n’aboutisse pas avant la date fatidique, la FTC a demandé à un tribunal californien de suspendre temporairement l’opération. « En contrôlant les contenus d’Activision, Microsoft pourrait, et aurait intérêt à retenir ces contenus, ou à en diminuer la qualité d’une façon qui affaiblirait considérablement la concurrence, notamment en matière de qualité, de prix et d’innovation », argumente l’agence fédérale dans un référé.

Microsoft et Activision Blizzard ont bien accueilli la nouvelle. Selon Brad Smith, Président de Microsoft, la procédure devrait permettre « d’accélérer le processus », a-t-il expliqué sur son compte Twitter. Même son de cloche du côté de Bobby Kotick, le PDG du studio de jeux vidéo américain. Dans un communiqué, il ajoute que la fusion avec la firme de Redmond « permet à deux entreprises américaines de mieux faire concurrence aux rivaux internationaux qui dominent l’industrie dans le monde ». Le chinois Tencent et le japonais Sony, les deux plus grands acteurs de l’industrie vidéoludique, sont les principales sociétés dans leur viseur.