La fin du réseau ADSL a commencé ce week-end. Orange, propriétaire du réseau de cuivre, a éteint la connectivité dans 6 communes. L’opérateur a déjà relevé quelques obstacles à ce chantier qui s’étendra jusqu’en 2030 dans tout l’hexagone.

8 % des abonnés Orange n’étaient pas encore passés à la fibre optique

Le 1er avril 2023, 6 communes françaises ont dit adieu à l’ADSL : Provin (Nord), Voisins-le-Bretonneux (Yvelines) et Issancourt-et-Rumel, Vivier-au-Court, Vrigne-aux-Bois et Gernelle dans les Ardennes. Pourtant, Orange comptabilise encore 8 % d’abonnés dans ses communes, soit 800 foyers et entreprises, qui ne sont pas passés à une offre fibre. La semaine dernière, Muriel Germa, directrice des infrastructures cuivre d’Orange, a précisé au journal Les Échos que « les derniers habitants en ADSL basculeront sur la fibre sans poser de problèmes ».

Ce type de complication risque de se répéter sur d’autres chantiers en France. Bien que certaines lignes correspondent à des maisons inhabitées ou liées à des lignes de fax, certains foyers sont juste injoignables. Orange affirme que des solutions comme de la 4G fixe seront proposées le temps du raccordement définitif de ce type de logements.

Problème, certains cas pourraient être plus complexes que prévu. Des systèmes d’alarme installés sur le réseau cuivre ou la téléphonie analogique, la fameuse prise en T, pourraient ne plus fonctionner. D’une manière générale, le réseau téléphonique reste encore très utilisé par les personnes âgées.

Au-delà de la migration, l’autre point de vigilance souligné par les villes est le manque de communication sur la bascule. Ariel Turpin, délégué général de l’Avicca, une association de collectivités locales, déplore ce premier chantier, « Pour les six communes, il n’y avait pas de message national, pas de hotline. Pour la suite, toutes les communes n’auront pas un élu capable de s’impliquer pour compenser cela ».

Du côté des concurrents d’Orange, ces premiers essais essuient de nombreuses critiques. Les opérateurs, notamment Xavier Niel, propriétaire de Free, ont fait part de leur inquiétude concernant la migration des entreprises. Nicolas Aubé, PDG de l’opérateur français Celeste, a même averti au quotidien français « Ça va être la catastrophe ». Pour lui, il est difficile de croire que toutes les entreprises seront fibrées d’ici 2030. Certains équipements comme les ascenseurs seraient difficiles à relier.