La guerre des plateformes de partage de courtes vidéos continue de faire rage. Pour faire face à TikTok, YouTube a rendu effective, ce 1er février, la monétisation des Shorts. Les deux concurrents essayent chacun d’attirer le plus de créateurs de contenus, et après être longtemps resté derrière TikTok, YouTube semble avoir rattrapé son retard.

Les Shorts rencontrent un succès impressionnant

Avec plus de 1,5 milliard de spectateurs mensuels sur ses Shorts, YouTube n’a plus rien à envier à TikTok. Ce chiffre représente les trois quarts de l’ensemble des utilisateurs de la plateforme. Interrogée par le Financial Times, Nicky Rettke, vice-présidente de la gestion des produits chez YouTube, a indiqué que ce format de vidéo courte a rapidement évolué depuis son lancement en 2020.

Elle explique que cette croissance a permis à de nouveaux créateurs de contenus, n’ayant jamais mis les pieds sur YouTube, de découvrir la plateforme. Un public plus jeune s’est également formé autour de ce format de vidéos. Un engouement qui a permis au géant de la vidéo de développer ses activités publicitaires malgré un marché de la publicité numérique en berne. « Cette augmentation du nombre de spectateurs des Shorts nous a permis d’offrir plus d’opportunités aux annonceurs », précisait-elle au média britannique.

L’appât du gain

Pour motiver les vidéastes à publier du contenu original sur YouTube, l’entreprise a préparé un fonds de 100 millions de dollars pour les personnes éligibles. À savoir les créateurs avec plus de 1 000 abonnés et un certain nombre de vues.

D’après les informations de la plateforme de marketing d’influence Kyra, jusqu’alors, les Shorts rapportaient en moyenne 0,04 dollar les 1 000 vues, soit à peine 1 centime de plus que TikTok. Avec la mise en place de la nouvelle rémunération des Shorts, ce montant devrait augmenter significativement.

Quels avantages offre YouTube face à TikTok ?

Sur les Shorts, YouTube prend 55 % des revenus et les créateurs 45 %. Une répartition plus inégale que sur les contenus longs où la redistribution s’inverse. De même, la publicité sur les longs formats permet aux vidéastes de toucher plus d’argent avec en moyenne 4 dollars gagnés pour 1 000 vues.

Lisa Nguyen, une créatrice spécialisée dans le contenu cuisine, notait auprès du FT qu’« il est parfois difficile de trouver comment faire tenir une grande quantité d’informations en une minute ». Elle ajoute que « l’avantage de YouTube, c’est que je peux aussi publier des contenus longs ».

Il ne s’agit pas du seul bénéfice de YouTube. Au contraire de TikTok, la société n’est pas bannie en Inde et peut profiter des 470 millions de personnes qui y utilisent les réseaux sociaux. Passer par les Shorts plutôt que par les vidéos TikTok permet aux créateurs de toucher un public plus large. À ces deux arguments s’ajoute le nouveau schéma de monétisation des Shorts qui devraient convaincre de nouveaux vidéastes et influenceurs de se lancer sur la plateforme.