La banqueroute de Twitter n’est pas pour maintenant. L’entreprise a effectué son premier paiement d’intérêts sur la dette de 12,5 milliards de dollars qu’Elon Musk a contracté pour privatiser le réseau social. La société a payé un groupe de sept banques, dirigé par Morgan Stanley.

Éviter à tout prix le défaut de paiement

D’après des experts contactés par Bloomberg et le Financial Times, le premier paiement de Twitter était de 300 millions de dollars. Il a été effectué le 27 janvier, soit trois mois après la conclusion de la vente de l’entreprise à Elon Musk. Ce premier versement a été très suivi par les acteurs du marché, révélant la gestion financière de la société par le milliardaire.

Depuis sa prise de fonction, les revenus ont chuté d’environ 40 % au cours du dernier trimestre de 2022 par rapport à l’année précédente. Plus de 75 des 100 principaux annonceurs du réseau social sont partis. En cause, les déclarations et décisions controversées du milliardaire qui a par exemple fait revenir Donald Trump.

Elon Musk également précipité de réduire les coûts : licenciement de la moitié du personnel de l’entreprise, interruptions des paiements des loyers de plusieurs locaux du réseau social… Il a aussi averti à plusieurs reprises que Twitter pourrait faire faillite. « Cette entreprise est comme si vous étiez dans un avion qui se dirige vers le sol à grande vitesse avec les moteurs en feu et les commandes qui ne fonctionnent pas » a-t-il déclaré le mois dernier lors d’un Spaces sur la plateforme.

Néanmoins, Twitter dispose d’une trésorerie d’environ 1 milliard de dollars, a affirmé le milliardaire. Il a également prévenu que ses sorties nettes de trésorerie pourraient s’élever à environ 6 milliards de dollars en 2023 sans mesures supplémentaires de réduction des coûts.

Les banques, qui comprennent notamment Bank of America et Barclays, ont prêté à Twitter 12,5 milliards de dollars pour aider Elon Musk. La société doit payer des intérêts annuels d’environ 1,5 milliard de dollars avec des versements trimestriels.

Dans le pire scénario, si Twitter terminait en défaut de paiement, l’entreprise serait forcée de déposer le bilan, et d’entamer un processus de restructuration dans lequel tous les actionnaires, y compris Elon Musk, verraient leurs participations fortement dévaluées. Selon des sources du Financial Times, l’un des banquiers proches de l’accord sur la dette a déclaré que « le paiement était un soulagement, car il y avait de sérieux doutes sur la capacité de Twitter à le réaliser ». Il a ajouté qu’il y avait eu des discussions internes à sa banque sur la possibilité de devenir propriétaire de Twitter, signe qu’elle se préparait à un défaut de paiement. Si la situation ne s’améliore pas pour le réseau social, le paiement de sa dette risque de revenir sur la table chaque trimestre.