Selon différentes sources, la pagaille générale qui a paralysé le trafic aérien aux États-Unis il y a quelques jours serait liée aux efforts de modernisation des technologies des aéroports.

La panne est liée aux efforts de modernisation

Mercredi 11 janvier 2022, l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) été contrainte de suspendre la totalité des décollages depuis les pistes américaines à cause d’une panne informatique. Aujourd’hui, nous en savons un petit peu plus sur les origines de cette pagaille sur le trafic aérien. Ce n’est pas la première fois qu’un problème de ce type entrave les opérations des aéroports américains.

Au total, la FAA a rapporté un arrêt de 90 minutes et 11 000 vols perturbés. La panne a vraisemblablement été causée par une défaillance avec un système d’information dédié aux pilotes : « Next Generation Air Transportation System ». En Floride, la même situation s’est produite il y a à peine deux semaines. La FAA a du mal à moderniser certaines parties du contrôle du trafic aérien qui existent depuis des décennies.

Un rapport de l’Office of Inspection General (OIG), un organe du département des Transports, datant de 2021, met en avant « les nombreuses difficultés rencontrées dans le projet d’infrastructure Next Generation Air Transportation System de la FAA », qui coûte au passage plusieurs milliards de dollars. L’enquête de l’OIG a montré que la FAA peine à intégrer les nouvelles technologies du projet.

En octobre 2022, la FAA a par exemple déclaré qu’elle s’efforçait de mettre fin à une pratique vieille de plusieurs décennies et longtemps laissée de côté, qui consiste pour les contrôleurs aériens à utiliser des fiches de vol en papier pour suivre les départs et les arrivées. Cette pratique n’existera plus d’ici 2029. La FAA veut aussi de moderniser son système de notification des missions aériennes (NOTAM), « afin d’améliorer la diffusion d’informations essentielles à la sécurité aux acteurs de l’aviation ».

C’est précisément ce module qui a fait défaut mercredi 11 janvier 2023. Le système permet aux pilotes et aux membres de l’équipage de bénéficier d’avis de sécurité pertinents, opportuns et précis. Selon Bradley Mims, administrateur adjoint de la FAA, « nous avons encore beaucoup de travail à réaliser pour réduire le retard dans les travaux de maintien, les mises à niveau et le remplacement des bâtiments et des équipements nécessaires pour exploiter l’espace aérien de notre pays en toute sécurité ».

Pour le président de la Commission des Transports au sein de la Chambre des représentants, Sam Graves, cette panne est inexcusable. Il pointe du doigt « l’incapacité de la FAA à entretenir et à exploiter correctement le système de contrôle du trafic aérien ». À la décharge de l’agence, le ministère des Transports, qui supervise la FAA, a lui aussi des difficultés à opérer sa transformation digitale. L’année dernière, un rapport a montré qu’il s’agissait de l’un des derniers ministères sans plan de modernisation.