Suite à leur récente rencontre dans le cadre du Conseil pour le commerce et les technologies
(CCT) les dirigeants européens et américains cherchent à conclure un « grand accord » sur les semi-conducteurs et les véhicules électriques pour contrer la Chine.

L’Europe et les États-Unis cherchent le bon compromis

L’Union européenne et les États-Unis semblent s’accorder sur un point : il est nécessaire de réduire leur dépendance à l’égard de la Chine. Ils conviennent également qu’aucun ne peut y parvenir seul et développer une chaîne d’approvisionnement entière. Ce fût le sujet d’une récente réunion entre le Secrétaire d’État Antony Blinken, la secrétaire au Commerce Gina Raimondo, la représentante au commerce Katherine Tai, la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager et le commissaire au Commerce Valdis Dombrovkis.

Cependant, si les États-Unis et l’Europe cherchent effectivement à conclure un accord historique, le Wall Street Journal rappelle de vieilles habitudes de protectionnisme et une querelle de clocher réapparaissent. La Corée du Sud, le Japon et l’Union européenne se plaignent que les subventions aux véhicules électriques prévues par l’Inflation Reduction Act (IRA), soient discriminatoires à l’égard de leurs fabricants.

Autre sujet important : l’Europe a refusé de se joindre aux États-Unis sur l’application de nouvelles restrictions envers les entreprises de semi-conducteurs chinoises. Pour tenter de parvenir à un accord, les États-Unis pourraient donc faire un pas vers l’Union européenne et faire en sorte que ces alliés puissent bénéficier de leurs subventions pour les véhicules électriques.

Dans l’autre sens, les États européens devront accepter d’adhérer aux contrôles sur les semi-conducteurs. Joe Biden veut accélérer la transition vers les énergies renouvelables, relocaliser les emplois américains et renforcer la coopération avec l’Europe pour contrer la Chine. Mais attention à ne pas être trop protectionniste. Avec l’IRA, le gouvernement américain accorde des subventions allant jusqu’à 7 500 dollars par véhicule électrique à condition qu’il soit assemblé en Amérique du Nord et que les minéraux de sa batterie proviennent des États-Unis.

La Commission européenne estime que cette nouvelle loi risque de « fausser les règles du jeu au niveau mondial et de nuire à un objectif international commun : la lutte contre le changement climatique ». L’Europe reproche aux États-Unis de mettre en place un traitement équivalent à celui de la Chine à son égard. Pour parvenir à un accord, le département du Trésor pourrait utiliser sa discrétion administrative pour faire évoluer progressivement les dispositions de l’IRA.

Si les États-Unis acceptent de faire un pas vers leurs alliés européens sur le sujet des véhicules électriques, ces derniers devraient emboîter le pas sur le sujet des restrictions en matière de semi-conducteurs contre la Chine.