À l’occasion du Forum mondial sur la concurrence organisé par l’OCDE, Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne en charge de la Concurrence, a estimé que l’Europe et les États-Unis ne pouvaient pas se permettre une « dispute » au sujet de l’Inflation Reduction Act.

La réaction des européens face à l’Inflation Reduction Act

Pour la commissaire européenne, il est hors de question que « les Européens se lancent dans une guerre commerciale avec les États-Unis en réaction aux mesures protectionnistes de la loi Inflation Reduction Act adoptée à Washington ». Margrethe Vestager estime qu’on ne peut « livrer qu’une guerre à la fois », a-t-elle plaidé, jeudi, à Paris, où elle participait au Forum mondial sur la concurrence de l’OCDE. Selon elle, l’Europe doit concentrer ses forces pour faire face aux conséquences de l’invasion russe en Ukraine.

Margrethe Vestager se dit plutôt confiante quant à la résolution de ce désaccord avec les États-Unis, par la négociation. D’autres membres de la Commission européenne avaient pourtant penché pour un recours devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), une démarche qui pourrait prendre de longs mois, voire plusieurs années. La commissaire européenne mise sur une rencontre du Conseil de commerce et un accord en bonne intelligence.

De son côté, Emmanuel Macron n’a pas hésité à dénoncer les mesures américaines comme étant « super agressives ». C’est d’ailleurs le principal sujet de friction au menu de la visite du président français aux Etats-Unis, cette semaine. Pour résumer, il s’agit d’un paquet de mesures de près de 400 milliards de dollars, pour améliorer le système de santé, faire face à l’inflation et au dérèglement climatique. De nouvelles mesures protectionnistes qui font rager les européens.

Pour Margrethe Vestager, le message européen est le suivant : « même en temps de crise, il faut veiller à l’application des règles de concurrence et ne pas sombrer dans une guerre commerciale ». Avec l’Inflation Reduction Act, l’administration Biden veut favoriser les produits made in America, notamment dans le secteur de l’automobile. En Allemagne, le ministre de l’Économie, Robert Habeck, plaide pour « une réponse européenne forte » . Cependant, l’Europe ne peut pas se permettre de mener plusieurs guerres à la fois.

L’Inflation Reduction Act risque d’être « dommageable pour les entreprises européennes ». Pour cette raison, la Commission européenne promet de travailler vite pour trouver des solutions par le voie diplomatique.