La Commission européenne a dévoilé, le 29 novembre, sa stratégie pour réglementer l’usage des drones sur le territoire européen. Intitulée « Drone 2.0 », elle prévoit de faire entrer certains usages de ces appareils volants dans le quotidien des Européens d’ici à 2030. Le marché des services de drone est actuellement en pleine expansion en Europe et devrait peser 14,5 milliards d’euros pour 145 000 emplois créés en 2030.

La stratégie « Drone 2.0 »

« La nouvelle stratégie définit la manière dont l’Europe peut développer l’exploitation commerciale des drones à grande échelle tout en offrant de nouvelles possibilités dans ce secteur », indique le billet de la Commission européenne. L’institution basée à Bruxelles se vante d’avoir « le cadre relatif à la sécurité de l’exploitation des drones et à la définition des exigences techniques qui y sont associées le plus avancé au monde ».

Pour parvenir à développer de nouveaux emplois, de nouvelles solutions de mobilités et « créer l’environnement réglementaire et commercial adéquat pour l’espace aérien et le marché des drones », 19 actions vont être mises en place. Parmi elles :

  • L’adoption de règles communes en matière de navigabilité et de nouvelles exigences en matière de formation des pilotes ;
  • Le financement de la création d’une plateforme connectée pour venir en aide aux acteurs locaux et l’industrie ;
  • L’élaboration d’une feuille de route des technologies stratégiques relatives aux drones ;
  • La définition de critères d’un label de cybersécurité pour les drones.

Les dernières réglementations, poussées par l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne en 2019, ont introduit une charte commune remplaçant les règles propres à chaque pays. Depuis sa mise en place, il est nécessaire d’avoir une autorisation d’immatriculation pour utiliser un drone au sein de l’Union Européenne.

Adina Vălean, la commissaire européenne aux transports, explique qu’« avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’aéronefs à propulsion électrique capables de fonctionner dans un environnement urbain et régional, nous devons veiller à ce que, outre le maintien de la sécurité des opérations dans notre espace aérien, les conditions répondent à la fois aux besoins commerciaux des exploitants et aux attentes des citoyens en matière de respect de la vie privée et de sécurité ».

Elle souligne que « la stratégie présentée aujourd’hui améliore non seulement la capacité de l’Europe à développer l’exploitation commerciale des drones à grande échelle, mais offre également de nouvelles possibilités, en particulier aux petites et moyennes entreprises ». Elle ajoute enfin que « si un cadre réglementaire adéquat était mis en place, le marché des services de drones en Europe pourrait atteindre, d’ici 2030, une valeur de 14,5 milliards d’euros et créer 145 000 emplois ».

À terme, la Commission européenne souhaite que les drones soient utilisés pour effectuer des services d’urgence, de la cartographie, de l’imagerie, de l’inspection et la surveillance, ainsi que de la livraison urgente de petits colis. De plus, elle réfléchit à la mise en circulation des taxis volants dans les zones urbaines. Pour le moment contrôlé par un pilote, l’objectif est de les rendre entièrement autonomes. Bruxelles a en tête les Jeux olympiques de Paris en 2024 pour le déploiement de ces premiers aéronefs sans pilote.