Le monde de la santé pourrait bientôt connaître une petite révolution. La Belgique est le premier pays européen à avoir expérimenté le transport par drone d’échantillons médicaux entre deux hôpitaux anversois ce 23 août. Les résultats du test se sont avérés concluants. En à peine quatre minutes, un drone a pu effectuer un trajet qui prend normalement une vingtaine de minutes par la route. Ce record de vitesse pourrait trouver son utilité dans le cas d’analyses d’échantillons qui imposent des délais très courts.

Deux fois plus rapide que par la route

La ville d’Anvers a été le théâtre de quatre vols d’essais effectués par la start-up belge Helicus, spécialisée dans le transport de matériel médical par drone. Le système hospitalier de la métropole repose sur des laboratoires centralisés pour faciliter leur accès aux différents hôpitaux de la ville. Toutefois, cela impose de transporter les échantillons pour les faire analyser, parfois en urgence.

Les drones d’Helicus sont donc parvenus à parcourir les 800 mètres à vol d’oiseau qui séparent l’hôpital ZNA d’Anvers du laboratoire Sint-Augustus des hôpitaux GZA en seulement quatre minutes. D’après Els van Doesberg, présidente de la ZNA, « une voiture met 21 minutes pour parcourir les 13 km qui séparent le site Jan Palfijn de ZNA du laboratoire central de Middelheim, mais cela peut être bien plus en cas d’embouteillages sur le ring d’Anvers. Avec le drone, c’est 10 minutes, et c’est stable », rapporte France Info.

L’utilisation d’un drone permet de diviser par deux la durée des trajets. Ces résultats ont largement convaincu les médecins qui doivent souvent faire analyser des échantillons très rapidement. Les chirurgiens disposent parfois de seulement trente minutes pour savoir s’ils ont bien retiré une tumeur cancéreuse à un patient avant de poursuivre leur opération. En Suède, un drone avait permis de sauver la vie d’une personne en apportant au médecin un défibrillateur, à peine trois minutes après le lancement de l’alerte.

Vers une démocratisation des drones dans le secteur médical ?

Même si le drone est plus rapide qu’un véhicule terrestre, et qu’il est opérationnel 95 % du temps, il ne peut pas décoller en cas de violentes rafales de vents ou lorsque le gel l’oblige à rester au sol. Le PDG d’Helicus, Mikael Shamim, assure cependant que « le grand avantage des drones est de combiner la vitesse, en réduisant le temps moyen de transport, et la régularité, qui garantit la fiabilité logistique ».

Pour le moment, Helicus est la seule entreprise en Europe à avoir obtenu l’autorisation d’effectuer des vols à des fins médicales, notamment au-dessus d’une ville, ce qui est interdit en France et en Belgique. Dès 2023, la législation européenne sur les drones va évoluer, avec la mise en place de catégories d’appareils qui devrait permettre leur utilisation pour répondre aux besoins en matière de transport médical. Si tout se passe bien, les drones devraient pouvoir transporter des échantillons médicaux dès 2024.