Match Group, maison-mère de Tinder, et Epic Games, ont ajouté de nouvelles allégations dans leur plainte portant sur les pratiques de Google dans le Play Store. Elles accusent notamment le géant du web de payer les développeurs pour les empêcher de créer un magasin d’applications concurrent.

De nouvelles allégations

Au mois de mai 2022, les deux entreprises ont chacune déposé un recours après que Google ait décidé de mettre en place une nouvelle réglementation obligeant toutes les applications qui vendent des biens numériques à utiliser le système de facturation de Google Play, ce qui permet à la firme de Mountain View de toucher une commission de 30 % sur ces derniers.

Si Match Group a passé un accord avec Google, celui-ci n’était que provisoire et la guerre entre les différents partis est loin d’être terminée. Selon Engadget, Epic Games et Match Group ont déposé une requête auprès d’un tribunal fédéral du district nord de la Californie afin d’étendre leurs poursuites. Ils ciblent particulièrement un accord appelé Project Hug puis rebaptisé Apps and Games Velocity Program par Google. Dans le cadre de celui-ci, l’entreprise a dépensé des millions de dollars pour garder certains des développeurs les plus populaires d’Android sur le Play Store.

« Certains de ces accords avaient pour but d’empêcher les développeurs de lancer des magasins d’applications concurrents, et ils l’ont fait », indique les plaignants. Cette pratique serait une violation directe du Sherman Act, la principale loi américaine portant sur les comportements anti-concurrentiels. Pour résumer, le fait que Google ait dépensé d’immenses sommes pour rémunérer des développeurs prouverait que l’entreprise s’est exécutée pour les empêcher de rivaliser avec elle.

Un smartphone ouvert sur le Google Play Store.

Les pratiques de Google dans le Play Store sont critiquées par de nombreuses entreprises. Photographie : Mika Baumeister / Unsplash

Google ne va pas se laisser faire

Google a vivement critiqué les agissements de Match Group et d’Epic Games. « Epic et Match ajoutent d’autres allégations inexactes à leurs poursuites défaillantes et nous sommes impatients de rétablir la vérité au tribunal », a déclaré un porte-parole de la société.

« Le programme sur lequel Epic et Match fondent leurs allégations incite simplement les développeurs à donner des avantages et un accès anticipé aux utilisateurs de Google Play lorsqu’ils sortent un contenu nouveau ou mis à jour ; il n’empêche pas les développeurs de créer des magasins d’applications concurrents, comme ils le prétendent. En fait, ce programme est la preuve que Google Play est en concurrence loyale avec de nombreux rivaux pour les développeurs, qui ont plusieurs choix de systèmes d’exploitation et de magasins d’applications », a-t-il continué.

Au mois de juillet, la firme de Mountain View a riposté dans l’affaire qui l’oppose à Match Group en l’accusant d’induire la justice en erreur. Google a également déclaré que la maison-mère de Tinder souhaitait ne souhaitait débourser aucun centime tout en étant mise en avant sur la Play Store.

Une rivalité de longue date

Depuis plusieurs années, Epic Games et Match Group font partie d’un important groupe d’entreprises critiquant vivement Apple et Google pour la taxe de 30 % que ces derniers imposent sur les achats in-app dans leur magasin d’applications respectifs.

L’éditeur de Fortnite a d’ailleurs affronté Apple lors d’un procès, et semble bien décidé à en faire de même avec Google.