Nouveau rebondissement dans le procès entre Google et Match Group : Google a répondu en accusant le groupe spécialisé dans les applications de rencontre d’induire en erreur le tribunal. Match Group affirme que Google tire un énorme avantage de Google Pay pour imposer des frais de service qui, selon elle, sont injustifiés tandis que la firme de Mountain View considère qu’elle propose de nombreux services valorisants pour la société mère de Tinder dans le cadre de ce partenariat.

Match Group s’attaque à Google pour pratiques anticoncurrentielles

Tout commence en 2021 lorsque Spotify et Match Group portent plainte contre Google et Apple. La plateforme suédoise de streaming et la firme spécialisée dans les applications de rencontres ont entamé cette procédure, car elles considèrent que les deux géants technologiques abusent de leur position dominante pour mettre en place des frais de service exorbitants.

Lorsqu’une application est distribuée par l’une des deux plateformes de distribution Google Play et App Store, les éditeurs d’applications voient Google et Apple mettre en place des frais de service pour tout achat réalisé dans une application (in-app) grâce à Google Pay ou Apple Pay. De plus, depuis 2020, les firmes de Mountain View et de Cupertino tendant à rendre obligatoire le paiement depuis ses services de paiement, ce qui oblige les éditeurs d’applications à verser quoiqu’il arrive, des frais de service lors d’un paiement.

Match Group et Spotify considèrent que ces frais sont exorbitants, correspondant à 30 % sur tout achat, et que leur présence n’est pas très bien explicitée par les deux firmes de la Silicon Valley. Ils déplorent également qu’il ne soit pas possible de proposer plusieurs moyens de paiement et que les utilisateurs soient obligés de passer par Apple Pay ou Google Pay pour réaliser des achats in-app.

En mai 2022, Match Group et Google semblent avoir trouvé un terrain d’entente après que la société mère de Tinder ait renouvelé sa plainte pour pratiques anticoncurrentielles. Google affirme à ce moment-là que les applications de Match Group pourront rester sur le Play Store et proposer des moyens de paiement alternatifs à Google Pay.

Google dépose une demande reconventionnelle contre Match Group

Mais Google ne compte pas en rester là. La firme a déposé une demande reconventionnelle dans son procès en cours face à Match Group. Le géant technologique soutient que la société mère de Tinder induit la justice en erreur en disant que Google fournit simplement des frais de traitement dans le cadre du partenariat qui lie les deux entreprises.

La firme de Mountain View ajoute que « Google Play fournit des outils et une plateforme de distribution mondiale qui a permis à Match Group de prospérer et de construire un réseau d’utilisateur performant qui est essentiel pour le bon fonctionnement de ses applications de rencontre ». Plus simplement : Google déplore le fait que Match Group n’ait réduit sa collaboration qu’à des frais de service lors de tout achat in-app alors qu’elle aurait permis à Match Group de croître son audience et d’accélérer sa croissance lors des cinq dernières années.

En réponse à cette attaque de Google, Match Group s’est confié à TechCrunch : « Cette contre-attaque est un excellent exemple d’une entreprise monopolistique utilisant son pouvoir pour effrayer d’autres développeurs afin qu’ils se soumettent. Google ne veut pas que quelqu’un d’autre les poursuive en justice, donc leurs demandes reconventionnelles sont conçues comme un coup de semonce. Mais le principal problème est que les politiques du Play Store de Google sont anticoncurrentielles et enfreignent les lois fédérales et étatiques ».