Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré lors d’une interview le 22 mai que les cryptomonnaies ne « valent rien ». Cette déclaration s’inscrit dans un contexte d’incertitude pour le secteur de la crypto. Le 12 mai dernier, le stablecoin TerraUSD et Luna, la cryptomonnaie à laquelle il était adossé, se sont écroulés. Ils ont entraîné avec eux, la baisse de près de 30% du bitcoin et de l’ether.

La présidente de la BCE n’apprécie pas vraiment les cryptomonnaies

Interrogée par la télévision néerlandaise, Christine Lagarde a tenu des propos tranchés vis-à-vis de ces monnaies numériques. Pour elle, il est important de sensibiliser les personnes qui souhaitent investir dans ce domaine sur les risques encourus. « Ce qui me préoccupe quand on parle de cryptomonnaies, c’est de s’assurer que ces investissements soient réalisés par des gens qui ont conscience qu’ils peuvent tout perdre. Je suis inquiète pour ceux qui pensent qu’ils vont forcément y gagner sans comprendre les risques, qui vont tout perdre et qui seront extrêmement déçus. C’est pour ça que je pense qu’elles doivent être régulées », explique-t-elle.

Pour la présidente de la BCE, les cryptomonnaies ne reposent sur aucune base permettant d’assurer la sécurité financière des investisseurs. « Ce sont des actifs très risqués. Ma très humble évaluation est que cela ne vaut rien. Cela ne repose sur rien, il n’y a pas d’actifs sous-jacents pour servir d’ancrage de sécurité », a-t-elle déclaré.

Où en est l’euro numérique ?

Christine Lagarde a profité de l’entretien pour promouvoir le futur euro numérique. Le projet est en cours de réflexion depuis des années avant d’être officialisé en juillet 2021. Elle précise que « le jour où nous aurons la monnaie numérique de la banque centrale, n’importe quel euro numérique, je le garantirai. Donc, la banque centrale sera derrière tout cela. Je pense que c’est très différent [des cryptomonnaies] ».

Lors d’un discours tenu le 20 mai, Fabio Panetta, membre du conseil exécutif de la BCE, a estimé que cet actif numérique n’arrivera pas avant 2026. Pour lui, le domaine de la cryptomonnaie est l’équivalent d’un Far West. Il avertit sur un possible effondrement similaire à celui de la crise des subprimes survenue en 2008. Si la sortie de cette monnaie numérique venait bouleverser le cadre législatif de l’Union européenne, celui ne viendrait pas remplacer les espèces, mais servirait de complément.

Ironie de l’histoire, un de ses fils a investi dans l’univers de la cryptomonnaie malgré ses avertissements. De son côté, Christine Lagarde affirme ne pas détenir de cryptomonnaies afin de « pratiquer ce qu’elle prêche ».