Selon le Wall Street Journal, plusieurs grandes entreprises chinoises réduisent leurs expéditions vers la Russie, sans faire d’annonce publique et cela contre la volonté du gouvernent chinois qui appelle à résister à la coercition étrangère.

Lenovo, Xiaomi et Dji font partie des entreprises chinoises qui réduisent leurs exportations

Parmi les entreprises chinoises qui se retirent discrètement du marché russe, figurent notamment deux géants chinois spécialisés dans la fabrication de smartphones : Lenovo et Xiaomi. Contrairement à la plupart des entreprises occidentales, les sociétés chinoises qui ont fait le choix de ne plus collaborer avec la Russie, ont évité de faire des déclarations publiques sur l’invasion de l’Ukraine ou sur leurs activités dans ce pays. Elles veulent éviter de s’attirer les foudres du gouvernement chinois, car Pékin s’oppose aux sanctions imposées par les pays occidentaux.

Au niveau des produits technologiques, les exportations chinoises ont chuté au mois de mars 2022, par rapport à février. Quelques exemples parlants : les expéditions d’ordinateurs portables ont baissé de plus de 40% et les smartphones de 60%. Il faut dire que les expéditions chinoises sont perturbées avec une grande partie de la planète à cause des confinements liés au Covid-19 à Shanghai, et à la politique zéro covid appliquée par le gouvernement. La capitale chinoise abrite une grande partie des usines du pays. Seules quelques-unes d’entre elles ont été autorisées à ouvrir, à condition de faire dormir les employés sur place. C’est notamment le cas de Tesla sur la Gigafactory 3.

Les expéditions de la Chine vers la Russie ont chuté de 27%

Ce discret retrait des entreprises chinoises en Russie fait suite aux vagues de sanctions financières et de contrôles des exportations de grande envergure imposées par les États-Unis et l’Union européenne à la Russie après son invasion de l’Ukraine. Les États-Unis ont même menacé de punir les entreprises chinoises qui ne respectent pas ces règles. Le Wall Street Journal précise que certaines entreprises américaines qui fournissent des semi-conducteurs à des entreprises chinoises, font pression pour qu’elles respectent les règles et veillent à ce que leurs puces ne se retrouvent pas dans des marchandises tierces expédiées en Russie.

En avril, le ministère du Commerce en Chine a reconnu que les sanctions avaient perturbé les expéditions du pays vers la Russie, mais a exhorté les entreprises chinoises à « ne pas se soumettre à la coercition extérieure et à ne pas faire de déclarations inappropriées ». Cette baisse des exportations technologiques vers la Russie met en évidence le caractère généralisé des sanctions occidentales et leur capacité à influencer les décisions des entreprises étrangères, même quand leur gouvernement s’y oppose. Globalement, les exportations de la Chine vers la Russie ont chuté de 27% en valeur entre février et mars, selon les données commerciales officielles.