Le géant du covoiturage chinois Didi Chuxing a annoncé au début du mois faire l’objet d’une enquête de la part de la Securities and Exchange Commision (SEC). Le gendarme de la Bourse examine des allégations de « fausses déclarations » et des « omissions » liées à son entrée à la bourse de New York l’année dernière.

Après la Chine, les États-Unis

Dans ses documents annuels déposés auprès de la SEC, Didi Global est désignée comme accusée dans de nombreux recours collectifs devant des tribunaux fédéraux et l’État de New York. Il est reproché au Uber chinois d’avoir tenu des déclarations inexactes et d’avoir oublié des biens matériels lors de ses déclarations d’enregistrement. Son introduction en bourse de 4,4 milliards de dollars a eu lieu au mois de juin 2021.

Didi a demandé la suspension de l’action devant le tribunal de l’État et attend l’issue d’une demande de rejet du tribunal fédéral. Cette requête est toujours en cours. « Nous ne pouvons pas prévoir l’issue et les conséquences de ces actions. Pour le moment, il n’y a rien qui permet de conclure si de telles actions rencontreront un succès ou si nous serons soumis à des dommages et intérêts, et encore moins de quel montant », a expliqué l’entreprise dans son rapport (pdf).

Didi sert d’exemple

La Chine n’a pas vu d’un bon œil l’introduction de Didi à la bourse de New York et il n’est pas bon de désobéir à Pékin. Quelques jours après son entrée, l’Administration du Cyberespace en Chine (CAC) lançait une enquête à l’encontre de la plateforme de VTC, l’accusant de collecter illégalement les données de ses utilisateurs. Résultats, l’application de l’entreprise avait été supprimée des différents magasins d’apps. Évoquant le même motif, la CAC avait ordonné la suppression de 25 autres applications appartenant à Didi dans les jours qui suivirent.

Après 6 mois de cotation à New York, Didi a annoncé son retrait de la bourse new-yorkaise pour se rapprocher de la Chine. L’entreprise doit intégrer le marché de Hong Kong afin de mettre fin à l’embargo de Pékin sur ses applications. « Nous n’avons aucune information permettant de savoir si ou quand l’interdiction de téléchargement de nos applications sera levée, ni même de mesurer l’impact qu’elle aura sur nos performances financières et opérationnelles », précise l’entreprise.

Prévue pour cet été, son introduction est temporairement mise en pause. Le géant des transports ne répond pas à toutes les attentes en matière de cybersécurité imposées par la CAC. Depuis un an, la Chine entreprend une vague de répression au sein des entreprises numériques afin de reprendre en main ce secteur. En attendant, les actionnaires de la société sont invités, le 23 mai, à se prononcer officiellement sur sa sortie de la bourse de Wall Street.