Didi ne sera donc resté que six mois à la bourse de New York ! Le Uber chinois a confirmé le 3 décembre qu’elle va engager les procédures pour se retirer de la côte est des États-Unis pour se rapprocher de la Chine, sur le marché de Hong Kong. L’entreprise a dû céder face à Pékin.

La love story entre la Tech chinoise et Wall Street touche à sa fin

Dans un message publié sur Weibo, le réseau social chinois équivalent à Twitter, l’entreprise a expliqué « Après des recherches approfondies, l’entreprise va immédiatement commencer à se retirer de la bourse de New York et à préparer sa cotation à Hong Kong ».

Le conseil d’administration de Didi a déjà approuvé la décision et « la société organisera une assemblée des actionnaires pour voter sur la question ci-dessus à un moment approprié à l’avenir, en suivant les procédures nécessaires ».

Didi s’est introduit en bourse à New York le 30 juin contre l’avis de Pékin. Immédiatement, une enquête a été diligentée contre l’entreprise par l’Administration du cyberespace de Chine. 25 applications de Didi ont été supprimées dans la foulée et aucun nouvel utilisateur n’est autorisé sur ses plateformes restantes.

La Chine a justifié cette décision pour des raisons de sûreté nationale et d’intérêt public, principalement en lien avec la sécurité des données de Didi. Aux États-Unis, une loi a été adoptée en 2020 pour autoriser les autorités américaines à inspecter les comptes des entreprises chinoises cotées aux États-Unis. De nouvelles règles ont été adoptées en ce sens le 2 décembre la Commission américaine des valeurs mobilières et des changes.

Le New York Times analyse la situation comme la fin de trois décennies de relation fusionnelles entre la Tech chinoise et Wall Street. La Chine, par sa décision contre Didi et ses projets réglementaires pour bloquer l’accès de ses entreprises à New York, démontre qu’elle n’a plus besoin des investisseurs américains. Un grand nombre de sociétés originaires de l’Empire du Milieu sont toujours présentes aux États-Unis, mais pour combien de temps encore ?

Le débarquement de Didi à Hong Kong ne va pas de soi

Pour Didi le retour sur les rivages des Pacifique s’annonce compliqué. Le temps où l’entreprise levait 4,4 milliards de dollars est déjà loin. Le cours de son action, fixé à 14 dollars à son arrivée à New York a chuté de 44%. Pour partir, le Uber chinois devra peut-être racheter ses actions au prix initial pour éviter les poursuites.

L’arrivée à Hong Kong elle-même n’est pas assurée. Didi traîne ses antécédents de non-conformités aux réglementations chinoises. Selon des estimations relayées par Reuters, seuls 20% à 30% de ses activités sont dans les clous.

L’approbation de la bourse de Hong Kong n’est pas acquise d’avance, surtout, Didi se donne trois mois pour débarquer dans la cité, un délai extrêmement faible. Le départ de New York est, lui, attendu pour juin 2022. D’ici là, Didi espère que l’enquête de cybersécurité menée par Pékin sera terminée.