La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment fait part de sa volonté d’augmenter la production de semi-conducteurs au sein de l’Union européenne. Les États membres seraient actuellement en train de réfléchir à la création d’une alliance entre plusieurs industriels européens pour atteindre un objectif précis : doubler la production de semi-conducteurs d’ici 2030.
Une alliance entre industriels pour créer un champion européen ?
Dans le contexte de pénurie mondiale des semi-conducteurs que nous connaissons, toutes les grandes puissances mondiales tentent de tirer leur épingle du jeu en se réorganisant pour augmenter la cadence de production. Une pénurie qui soulève de nombreuses questions au sein de l’Union européenne, notamment à propos de sa dépendance technologique vis-à-vis des acteurs étrangers. La souveraineté numérique est un sujet récurrent en Europe depuis quelques années. Dans le domaine du cloud, ce débat a par exemple donné naissance à GAIA-X. La question d’une alliance entre industriels européens est donc à l’étude selon Reuters.
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Les grandes entreprises européennes STMicroelectronics, NXP, Infineon et ASML sont concernées par ce plan. L’Union européenne veut doubler sa production de semi-conducteurs d’ici 2030. Pour parvenir à cet objectif et ainsi atteindre 20% de parts de marché dans le domaine des semi-conducteurs au niveau mondial, l’Union va devoir être pragmatique. Ce projet qui n’en est encore qu’à ses balbutiements, pourrait être formalisé dans le cadre d’un IPCEI « Important Projects of Common European Interest ». Une formule qui permet aux entreprises de collaborer plus facilement.
L’Union européenne cherche la bonne stratégie
Parmi les autres projets pour atteindre cet objectif ambitieux, l’Union européenne souhaite également créer une fonderie au sein de l’Union européenne. Parallèlement, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, tente par tous les moyens de faire venir Intel sur le territoire européen. Il a rencontré le PDG du géant américain, Pat Gelsinger, vendredi 30 avril pour échanger à ce sujet. L’occasion également de discuter avec Maria Marced, la directrice de TSMC au niveau européen. Le géant taïwanais pourrait aider l’Union européenne à créer cette fameuse fonderie.
Seulement voilà, ce projet ne semble pas plaire à tout le monde au sein de la Commission. En effet, plusieurs fonctionnaires auraient déclaré ne pas se satisfaire d’une solution qui n’impliquerait que des acteurs étrangers. Ils militent pour la naissance d’un géant européen des semi-conducteurs. Aujourd’hui, nous sommes effectivement dépendants d’autres acteurs étrangers et notamment de l’entreprise américaine GlobalFoundries, qui possède la principale fonderie d’Europe. Thierry Breton et Margrethe Vestager prendront la parole sur ce sujet le 5 mai.