Alors que depuis plusieurs mois nous traversons une pénurie de semi-conducteurs sans précédent, selon Bloomberg un récent rapport préconise une réindustrialisation de ces technologies au sein de l’Union européenne. Objectif : atteindre 20% de parts de marché d’ici 2030. L’Union européenne prévoit d’opérer un tournant majeur pour réduire sa dépendance vis à vis de la Chine et des États-Unis et développer des technologies de pointe sur ce marché.
L’Union européenne veut produire plus de semi-conducteurs
Si l’Union européenne a de grandes ambitions technologiques dans divers domaines, comme l’informatique quantique, le cloud avec GAIA-X, le développement de la 6G avec le projet Hexa-X mené par Nokia, les semi-conducteurs sont aussi au cœur de la stratégie. Dans le contexte actuel de pénurie que nous traversons, l’Union constate inexorablement sa dépendance aux États-Unis et à l’Asie. TSMC et Samsung saturent, tandis que Huawei fait les frais des sanctions imposées par l’administration Trump avant son départ…
Voilà l’illustration du danger de la maîtrise bilatérale d’un marché. L’Europe ne pèse aujourd’hui que 9% de parts de marché en volume des semi-conducteurs. Notre plus grande faiblesse : nous ne disposons d’aucune usine de pointe contrairement à l’Asie ou aux États-Unis… Cette crise met à mal plusieurs industries mondiales et montre la nécessité d’une réindustrialisation.
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Deux industries souffrent particulièrement de cette pénurie
La pénurie a commencé quand un grand nombre de consommateurs se sont rués sur le matériel informatique au début de la pandémie de Covid-19… Aujourd’hui, deux industries souffrent tout particulièrement de cette crise : l’automobile et l’informatique. Sony n’arrive plus à produire la PlayStation 5, tandis que chez Nvidia, des gammes entières de cartes graphiques (GeForce RTX 3060 Ti, 3070, 3080 ou 3090) viennent à manquer.
Du côté des constructeurs automobiles c’est également très compliqué. Les usines de Stellantis (fusion entre Fiat, Chrysler, DS et PSA) sont restées à l’arrêt pendant plusieurs jours à Rennes et à Sochaux. Notre monde connecté a de plus en plus besoin de semi-conducteurs : selon la Semiconductor Industry Association, les ventes mondiales de puces devraient augmenter de 8,4% en 2021.
L’Union européenne a pourtant les technologies nécessaires
Comme le souligne Bloomberg, les faiblesses de l’Union européenne sont pourtant paradoxales. En effet, c’est bien de notre continent que proviennent les machines de gravures EUV qu’utilisent TSMC et Samsung. Ces bijoux technologiques qui permettent aux deux entreprises spécialisées dans la fabrication de semi-conducteurs de pointe, sont fabriquées par ASML, une entreprise néerlandaise. Par ailleurs, cette entreprise achète des équipements optiques auprès d’un autre européen : l’allemand Zeiss… C’est bien la preuve que nous pouvons et que nous devons gagner en autonomie.