Lors d’une réunion virtuelle organisée ce mardi 20 mars avec la commissaire européenne à la recherche et à l’innovation, Mariya Gabriel, 35 licornes s’apprêtent à demander la création d’un fonds d’investissement de 100 milliards d’euros pour booster le secteur technologique sur le Vieux Continent.

Si l’Europe souhaite obtenir 20% de parts de marché dans le domaine des semi-conducteurs d’ici 2030, et a commencé à prendre des participations dans un fonds de capital-risque de 3 milliards d’euros destiné aux jeunes entreprises spécialisées dans les sciences et à l’ingénierie de pointe, elle reste encore très (très) loin de ses concurrents asiatiques et américains. Le nombre de startups ayant émergé en Europe pour ensuite percer à l’international, à l’instar de Spotify, est très restreint. Pire encore, elles privilégient souvent New York pour leur IPO.

Les 35 licornes, parmi lesquelles on retrouve le Français BlaBlaCar, ou encore Cabify et FacilityLive, estiment que ce fonds, baptisé European Sovereign Tech Fund, permettra de « créer des champions régionaux dans le domaine des technologies vertes, de startups à vocation scientifique et d’autres nouvelles industries », note Bloomberg. Selon eux, la surpuissance des Big Tech, notamment outre-Atlantique, rend quasiment impossible la concurrence avec ces derniers, qui n’ont simplement qu’à racheter un rival potentiel pour éviter une compétition un peu plus rude.

Les 100 milliards d’euros seraient constitués d’argent public et privé, avec certaines licornes qui envisagent même d’y investir une partie de leur capital sur le long terme. Cette demande va dans le sens de la nouvelle direction prise par l’UE pour se frayer un chemin sur le marché numérique mondial, notamment en lâchant du lest sur la réglementation des géants de la tech et en se concentrant sur la création de nouvelles opportunités en Europe, dans le but de réduire une forte dépendance aux technologies américaine et asiatique. La création d’un tel fonds était déjà dans les plans de l’Union, mais la pandémie a largement retardé sa mise en place.

Les startups impliquées veulent ainsi « que l’Union européenne adopte des mesures favorisant la transition vers une économie plus verte et prenne la tête de l’innovation numérique dans les domaines de la santé, de l’éducation et des technologies plus expérimentales. Ils souhaitent également une aide accrue pour transformer les startups technologiques de la région en géants mondiaux de la technologie, selon le document », rapporte Bloomberg.

En amont, ces entreprises chercheraient également à créer un second fonds se concentrant sur les technologies vertes.