La Banque des règlements internationaux (Bank for International Settlements, ou BIS) a annoncé le mardi 23 février l’intégration de la Banque populaire de Chine (PBOC) à un projet visant à utiliser des MNBC lors de paiements transfrontaliers.

Piloté par la BIS, la PBOC va rejoindre dans ce projet deux autres banques centrales : celle de Thaïlande, et celle de Hong Kong. Ce projet a pour finalité de créer, pour les pays partenaires, un système de paiement en temps réel reposant sur technologie de registre distribué. Initié l’année dernière, un premier prototype a déjà été élaboré par la société ConsenSys. Cette première ébauche a permis à l’Autorité monétaire de Hong Kong et la Banque de Thaïlande d’utiliser une MNBC pour transférer des fonds, ou effectuer des paiements entre-elles. L’arrivée de la Chine dans le programme amorcerait un grand pas en avant, de par sa vélocité dans le développement du yuan numérique.

Depuis de nombreuses années, l’Empire du Milieu souhaite renforcer la position yuan dans les échanges internationaux, sans succès flagrants. La course aux monnaies numériques de banque centrale pourrait rebattre les cartes de l’usage des devises dans les échanges internationaux, et la Chine l’a bien compris.

Si 86% des banques centrales travaillent actuellement sur le développement d’une MNBC, le yuan numérique est à un des stades les plus avancés. Ses ambitions à peine masquées, la Banque Populaire de Chine a inauguré avec SWIFT la Finance Gateway Information Service. Son objectif : créer un système international similaire au SWIFT, mais pour les MNBC. Grâce à cela, le yuan numérique entrerait sur la scène des paiements internationaux, tout en offrant des avantages propres à la forme de sa devise : transfert instantané, pas d’intermédiaire, frais quasi inexistants.

Pour l’instant, tout ceci n’est qu’au stade de projet, que l’on parle de la MNBC chinoise, ou du système de paiements transfrontaliers asiatique. Néanmoins, les avancées réalisées par le yuan numérique sont constamment observées, de loin. Son renforcement continu pourrait à terme fragiliser la position du dollar, surtout s’il arrive avec des arguments plus que convaincants.