La liberté d’expression, une notion souvent défendue par Mark Zuckerberg pour mettre en avant sa vision sur le monde et justifier les actions de Facebook. Il semblerait que le point de vue du réseau social soit différent en fonction du pays où il exerce… En Thaïlande Facebook vient de bloquer un groupe qui critiquait le roi du pays, suite à une menace formulée par le gouvernement thaïlandais.

Facebook se plie au gouvernement thaïlandais

Le groupe dont il est question s’appelle « Royalist Marketplace ». Un espace de discussion sur Facebook créé par un universitaire dénommé Pavin Chachavalpongpun. L’homme est connu pour critiquer régulièrement les actions du gouvernement thaïlandais et notamment de son roi, Maha Vajiralongkorn. Le 10 août, le ministère de l’économie en Thaïlande a formulé une demande officielle à Facebook pour clôturer ce groupe. Ce n’était pas un petit groupe : plus d’un million de membres avaient rejoint le groupe au cours de ces quatre derniers mois.

Selon le gouvernement thaïlandais, ce groupe ne pouvait pas rester en ligne car il violait les lois locales sur la diffamation du monarque au pouvoir. Cette loi controversée, adoptée en 2016, qui défend le roi de Thaïlande, peut faire des dégâts. Les dissidents peuvent écoper de 15 ans de prison. Facebook a été menacé par le gouvernement du pays d’une amende de 6 300 dollars par jour de retard. Pavin Chachavalpongpun a pris la parole et a déclaré ceci :

« Notre groupe fait partie d’un processus de démocratisation, c’est un espace de liberté d’expression. En faisant cela, Facebook coopère avec le régime autoritaire pour entraver la démocratie et cultiver l’autoritarisme en Thaïlande ».

Le réseau social prépare un recours en justice

Malgré la mauvaise image et le côté immoral que cette décision inflige à Facebook, le réseau social a cédé aux demandes du gouvernement thaïlandais. Cependant, le réseau social prévoit d’attaquer le gouvernement thaïlandais en justice pour contester cette décision. Un porte-parole du réseau social a déclaré que :

« Après un examen minutieux de la demande du gouvernement thaïlandais, nous avons déterminé que nous sommes obligés de restreindre l’accès aux contenus que le gouvernement thaïlandais a jugé illégaux. Des demandes comme celle-ci sont sévères, contreviennent au droit international des droits de l’homme et ont un effet paralysant sur la capacité des gens à s’exprimer. Nous travaillons pour protéger et défendre les droits de tous les internautes et nous nous préparons à contester légalement cette demande. Des actions gouvernementales excessives comme celle-ci sapent notre capacité à investir de manière fiable en Thaïlande ».

La réalité est la suivante : Facebook redoute l’idée de devoir fermer l’accès à sa plateforme dans un pays étranger. À l’aise avec la censure, encore récemment au Vietnam, le réseau social s’en remet généralement aux gouvernements locaux plutôt que de risquer une sanction financière ou, pire encore, de fermer.