TikTok ne compte pas se laisser faire. Menacée d’être bannie des États-Unis par le président Donald Trump, l’application chinoise a déclaré, dans un communiqué officiel publié ce vendredi 7 août 2020, qu’elle ferait appel à tous les « recours possibles » pour éviter son interdiction sur le territoire américain.

TikTok prête à aller devant la justice

Le 6 août 2020, Donald Trump a signé un nouveau décret donnant seulement 45 jours à TikTok et Microsoft pour trouver un accord dans le cadre d’un rachat éventuel. Transaction de laquelle le président américain souhaiterait par ailleurs toucher une part du gâteau. Rapidement, l’application chinoise appartenant à ByteDance a décidé de répondre à la nouvelle à travers un communiqué officiel. Dans celui-ci, elle se dit « choquée » par l’arrivée de ce décret « qui a été publié sans aucune procédure régulière« . Elle revient également sur son contenu, jugeant que les justifications avancées par le président des États-Unis sont calomnieuses.

De fait, la Maison-Blanche fait état d’une « urgence nationale concernant la chaîne d’approvisionnement en technologies et services de l’information et des communications« . Elle se dit également préoccupée par le fait que TikTok « capture automatiquement de vastes informations sur ses utilisateurs » telles que des données de localisation ou de recherches. Pour l’application chinoise, il s’agit de justifications infondées :

« Nous avons clairement indiqué que TikTok n’a jamais partagé les données des utilisateurs avec le gouvernement chinois, ni censuré de contenu à sa demande. De fait, nous mettons à disposition nos directives de modération et le code source de l’algorithme dans notre Centre de Transparence, ce qui est un niveau de responsabilité qu’aucune entreprise homologue ne s’est engagée à respecter. Nous avons même exprimé notre volonté de poursuivre une vente complète de nos activités aux États-Unis à une société américaine (ndlr : à Microsoft) ».

TikTok reproche également à la Maison-Blanche de ne pas avoir voulu entendre sa version des faits, ni ses explications : « Ce que nous avons constaté, c’est que l’administration ne prête aucune attention aux faits, dicte les termes d’un accord sans passer par les procédures juridiques habituelles et tente de s’immiscer dans les négociations entre entreprises privées« .

Manifestement remontée, l’application chinoise se dit alors prête à exploiter tous les recours possibles pour faire valoir ses droits, ainsi que ceux de ses utilisateurs : « Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour garantir que l’État de droit ne soit pas bafoué et que notre entreprise et nos utilisateurs soient traités équitablement – si ce n’est par l’administration, alors par les tribunaux américains ».

L’interdiction de l’application aux États-Unis créerait un « très mauvais précédent »

TikTok termine son allocution en précisant que ce décret risque de saper la confiance des entreprises mondiales dans l’engagement des États-Unis en faveur de l’État de droit, et qu’il crée un « dangereux précédent pour le concept de liberté d’expression et d’ouverture des marchés« . Une crainte partagée par Mark Zuckerberg lui-même, qui, lors d’une réunion au sein de son entreprise, s’est dit « très inquiet » à l’idée que l’application TikTok soit bannie des États-Unis. Il rajoute que cela pourrait avoir des conséquences à long terme dans d’autres pays du monde, et pour tous les réseaux sociaux.