Le 1er juillet, dès l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi sécuritaire très controversée à Hong Kong, Google a interrompu le partage des données avec le gouvernement hongkongais. Facebook, TikTok et Twitter ont rapidement appliqué la même politique. Une forme de soutien aux habitants de Hong Kong.

Les géants américains marquent leur soutien

Cette nouvelle loi sécuritaire donne une place de plus en plus importante à Pékin au sein de la région autonome chinoise. Nous savons pertinemment que l’objectif ultime du gouvernement chinois est de grignoter Hong Kong pour que ce territoire, encore autonome, fasse à terme partie intégrante du régime communiste chinois. Une nouvelle loi pour permettre à la Chine d’étouffer un peu plus les dissidents. De quoi déplaire aux géants du web.

En effet, la réaction de Google, Facebook, TikTok et Twitter ne s’est pas faite attendre. Ils ont tous les trois mis en pause la production de rapport sur les données personnelles des hongkongais. Les réseaux sociaux sont régulièrement sollicités par les gouvernements pour fournir des rapports sur les données personnelles de quelques habitants. En France, nous savons par exemple qu’entre juillet et décembre 2019, le gouvernement a formulé 7 001 demandes contre 1 543 entre janvier et juin 2013.

Un porte-parole de Google a déclaré que :

« Lorsque la loi est entrée en vigueur, nous avons mis en pause la production de toute nouvelle demande de données de la part des autorités de Hong Kong. Nous allons continuer d’examiner les détails de la nouvelle loi avant de faire quoi que ce soit ».

En août 2019, on se souvient que Facebook avait déjà supprimé des pages diabolisant les manifestants de Hong Kong. Des pages créées par le gouvernement chinois, évidemment. Aujourd’hui, Facebook estime que :

« Nous pensons que la liberté d’expression est un droit humain fondamental et nous soutenons le droit des personnes à s’exprimer sans craindre pour leur sécurité ou d’autres répercussions ».

Hong Kong est en train de se faire manger par la Chine

De son côté, un porte-parole de Twitter affirme que le réseau social examine actuellement la nouvelle loi pour en évaluer les risques. La plateforme estime que de nombreux termes sont « vagues et sans définition claire ». Il ajoute que :

« Nous sommes très inquiets à la fois du processus d’élaboration de cette loi et les intentions réelles qui se cachent derrière ».

Si Hong Kong joui traditionnellement d’une certaine indépendance vis-à-vis de la Chine continentale, cela est en train de changer. Pékin cherche à mettre la main sur l’une des dernières régions autonomes chinoises, mais les hongkongais ne se laissent pas faire. On se souvient qu’à l’annonce de ce projet de loi en mai dernier, la demande de VPN a littéralement explosé à Hong Kong. À l’époque, Wang Yi, ministre des Affaires étrangères en Chine, déclarait que :

« Il est impératif que la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong et son mécanisme de mise en œuvre s’appliquent sans le moindre délai. Les terroristes continuent à progresser et des forces étrangères se sont profondément et illégalement ingérées dans les affaires de Hong Kong. Ces différents éléments représentent une grave menace pour la prospérité à long terme ».