Et si les États-Unis avaient raison ? C’est en tout cas ce que laisse penser un récent rapport du Handelsblatt, un quotidien économique allemand. Dans l’article en question, on peut y lire que le gouvernement allemand détient des preuves de la coopération entre Huawei et les services secrets chinois. Le géant technologique a démenti ces allégations.

Huawei est-il de mèche avec les services secrets chinois ?

En réponse à la publication de ce rapport, un porte-parole de Huawei a fait savoir que : « Huawei n’a jamais fait et ne fera jamais rien qui puisse compromettre la sécurité des réseaux et des données de ses clients. Nous gardons les informations de nos clients pour nous et ne communiquons pas avec les services secrets chinois. L’article du Handelsblatt répète de vieilles allégations sans fondement, sans fournir la moindre preuve concrète ».

Pourtant si. Le rapport du Handelsblatt cite un document confidentiel du ministère des affaires étrangères selon lequel les renseignements partagés par les responsables américains représenteraient une « preuve irréfutable ». Ce document prouverait l’implication de plusieurs entreprises chinoises, dont Huawei fait partie, dans une relation « de proximité » avec le gouvernement chinois. Le document détenu par le ministère des affaires étrangères laisse penser que ces entreprises ne sont pas des partenaires sûrs pour la construction des réseaux mobiles 5G.

Quel choix va faire l’Allemagne ?

Selon le Handelsblatt : « à la fin de l’année 2019, les États-Unis nous ont transmis des renseignements selon lesquels il est avéré que Huawei a coopéré avec les services secrets chinois. Des preuves irréfutables sont mentionnées et ne laissent désormais plus de place au doute ». Par principe, le ministère allemand des affaires étrangères a déclaré qu’il ne commenterait pas ces documents. Avec de telles révélations, l’Allemagne va devoir faire un choix.

Pourtant, le gouvernement de la chancelière Angela Merkel semble être divisé sur la question. En décembre 2018, l’Allemagne déclarait qu’il n’y avait aucune preuve d’espionnage de la part de Huawei. À l’époque, le chef de la BSI (l’Office fédérale allemande de la sécurité de l’information), Spiegel Arne Schoenbohm, affirmait que « pour prendre des décisions aussi sérieuses qu’une interdiction, il vous faut des preuves. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas ». Il ajoutait même que les États-Unis faisaient pression sur l’Allemagne pour qu’elle suive leur position.

Aujourd’hui les preuves sont là. La Grande-Bretagne a fait le choix d’exclure Huawei du « cœur » de ses réseaux mobiles en lui accordant une place limitée dans le développement de ses infrastructures de télécommunication. De son côté, l’Union européenne a publié des « consignes » qui expliquent que les pays membres peuvent choisir à leur guise de restreindre ou d’interdire des fabricants « à haut risque », mais elle n’a pas voulu isoler un pays ou une entreprise en particulier.