Aussi odorante soit-elle, la transpiration a une utilité pour le corps humain. Le roboticien T.J. Wallin estime que les robots doivent également acquérir cette capacité pour éviter la surchauffe lorsqu’ils travailleront pendant de longues heures d’affilées. L’étude a été publiée le 29 janvier 2020 dans Science Robotics.

Pour être performant, un robot doit apprendre à transpirer

T.J. Wallin présente une pince robotique à trois doigts, capable de faire fonctionner ses glandes sudoripares dans l’objectif de transpirer. Le roboticien estime que : « la capacité à transpirer est l’une des caractéristiques les plus remarquables de l’homme. Certes nous ne sommes peut-être pas les animaux les plus rapides, mais les premiers hommes ont réussi à chasser notamment parce qu’ils étaient persévérants. Notre capacité à courir tout en restant frais est due à la transpiration. C’est de cette façon que les premiers hommes ont pu épuiser physiquement leur proie. Je suis convaincu que nous devons enseigner la même chose aux robots pour éviter qu’ils ne surchauffent ».

Concrètement, de petits réservoirs creux et pressurisés sont placés à l’intérieur des doigts de cette main robotique. Ils sont remplis d’eau et reliés à la surface du robot par des conduits en plastique thermoréactif. Le principe est très simple : lorsque le plastique atteint une certaine température, les pores s’ouvrent et l’eau est poussée à la surface, de la même manière que chez l’homme. T.J. Wallin précise que l’eau s’évapore avec un effet de refroidissement deux fois plus efficace que celui des bêtes les plus suantes du règne animal. On pourrait se demander s’il n’existe pas des moyens plus simples de refroidir les robots ? La réponse n’est pas si évidente.

La transpiration : une nécessité pour les robots mous

D’après l’étude, la plupart des robots sont fabriqués en métal, un excellent conducteur capable de réguler la chaleur. Oui mais voilà, le problème se pose pour les robots mous, généralement fabriqués en silicone. Ces robots sont conçus pour effectuer des tâches délicates comme des opérations médicales. On pense notamment à cette main robotique conçue par Harvard et capable d’étudier des créatures marines méconnues. Comparable à des « doigts » en silicone, ce bras robotisé devrait permettre d’attraper en douceur des animaux qui demandent une certaine délicatesse.

Robert Shepherd, professeur associé de à cette étude, a déclaré que les glandes sudoripares pourraient avoir une double fonction à l’avenir. En plus de libérer de l’eau pour le refroidissement du robot, elles pourraient aspirer du liquide pour l’analyser. On pense évidemment aux robots qui atterrissent sur la planète Mars. Grâce à ces petits réservoirs creux, les robots pourraient collecter des échantillons de sol sur des planètes lointaines.