Clap de fin pour Atlas, machine phare de Boston Dynamics, après 11 ans de service. L’entreprise l’a annoncé le 16 avril à travers une vidéo YouTube. Cette nouvelle peut étonner, sur le papier du moins. Le marché est florissant et attire les investisseurs.

Atlas, robot star des réseaux sociaux

Boston Dynamics appartient au constructeur automobile Hyundai depuis son rachat à 80 % en 2021 auprès du conglomérat japonais SoftBank. Dès sa sortie en 2013, son robot Atlas a fait fureur, notamment sur les réseaux sociaux. À cette époque, c’est clairement l’un des bipèdes les plus avancés, avec ses 149 kilogrammes et une taille de plus de 180 centimètres. C’est l’avis de l’agence américaine chargée du développement des nouvelles technologies militaires (DARPA), qui participe alors à son financement.

Au fil du temps, l’évolution du robot est documentée par la société à coups de vidéos publiées sur YouTube. Atlas apparaît rapidement comme étant capable de ramasser des objets et de les poser autre part. Il est montré en train de courir, de sauter par-dessus des obstacles, d’effectuer des saltos.

Boston Dynamics a aussi publié une séquence dans laquelle il manipule des planches et des sacs d’outils sur un faux chantier. Faire la vaisselle, danser, gérer l’ouverture de portes, du parkour : ses capacités impressionnent et ses mouvements semblent plutôt fluides et cohérents.

Il devient ainsi une coqueluche d’internet, permettant à Boston Dynamics de se doter d’une communauté en ligne, avec pas moins de 3,25 millions d’abonnés rien que sur YouTube. Un fait assez rare dans le milieu pour être noté. En revanche, la société a plusieurs fois affirmé qu’Atlas représente surtout un projet de recherche. Il n’a donc pas été vendu à ses clients, contrairement à ses autres robots, Stretch et le quadrupède Spot.

Boston Dynamics préparerait-elle une nouvelle génération ?

Véritable image de marque, Atlas a, en réalité, accumulé du retard par rapport à certains concurrents. Il fonctionne grâce à un système hydraulique, qui, selon TechCrunch, serait dépassé comparé aux systèmes actuels. Boston Dynamics doit également améliorer la fiabilité de ses machines. Toutefois, le média américain estime que cette mise à la retraite n’est que le prélude à l’arrivée d’une nouvelle génération de robots, plus performants et plus sûrs qu’Atlas.

Cela serait logique, dans cette industrie, la course aux robots humanoïdes s’intensifie. Le nombre de start-up se multiplie de mois en mois, tout comme les accords de commercialisation. La canadienne Sanctuary AI a récemment annoncé que le sous-traitant automobile Magna utilisera dans ses usines son robot Phoenix.

Ce dernier est particulièrement reconnu pour ses mains, inspirées de celles des humains et très habiles. Figure AI, jeune pousse valorisée à 2 milliards de dollars, a pour sa part bouclé une levée de 623 millions d’euros en février.

Des géants tels que Tesla avec Optimus, ont eux aussi dévoilé des prototypes. Boston Dynamics a donc fort à faire devant une telle concurrence. En attendant une nouvelle génération bipède, l’entreprise mise sur son robot Spot, semblable à un chien, déjà en vente et lui aussi très prisé sur les réseaux sociaux.