Boston Dynamics a publié des vidéos de robots faisant du « parkour », une discipline sportive acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains ou naturels. C’est la troisième vidéo présentant ces robots humanoïdes nommés Atlas. Le communiqué de Boston Dynamics indique que grâce à de nouvelles caméras RVB, l’amélioration des réseaux de capteurs, trois ordinateurs de bord et l’apprentissage de « modèles de comportement », Atlas s’adapte désormais à son environnement. Bien que le cadre réel doive ressembler au cadre virtuel appris par Atlas, les robots n’ont plus besoin d’être programmés spécifiquement pour telle ou telle surface.

Sur les vidéos précédemment publiées les robots exécutaient des figures uniques. Sur celle du 17 août, Atlas réalise un parcours comprenant plusieurs acrobaties. Une prouesse technologique. Cette réalisation accroît la fiabilité des robots dans leur apprentissage des gestes, ou plutôt aide les équipes de Boston Dynamics à identifier les défaillances logicielles et matérielles. Par ailleurs, les robots Atlas semblent moins rigides et plus légers. Ils utilisent davantage leurs membres pour garder l’équilibre et poursuivre l’exercice même si la figure n’est pas parfaitement exécutée.

Une autre vidéo publiée le 17 août montre les séances d’entraînement des robots. Elle les présente en train de chuter et de se relever. Si, lors d’une chute, un humain a le réflexe de se rattraper avec ses bras, ce n’est pas encore le cas d’Atlas. Ainsi, sur la vidéo « en coulisses », à plusieurs reprises les robots chutent la tête la première. L’acrobatie la plus complexe réalisée, et qui incarne la principale limite actuelle de la motricité de ces robots, est le saut d’une barre avec comme seul appui un bras. En cause, le poids du corps reste trop important par rapport à la résistance de l’articulation du bras. Par ailleurs, la gestion des chutes d’Atlas n’est pas pleinement optimisée.

Le robot chien de Boston Dynamics utilisé lors d’un exercice de l’armée française

Lors d’un exercice en conditions réelles organisé par l’école militaire de Saint-Cyr – formant des ingénieurs – le robot chien de Boston Dynamics a été utilisé. L’usage militaire de robots est dénoncé par la campagne Stop Killer Robots (arrêter les robots tueurs en français), qui regroupe 180 organisations non gouvernementales basées à travers plus de 65 pays.

« Le travail que nous faisons aujourd’hui pose les fondations. Nous développons les capacités du core que nous pensons utiles à n’importe quel robot. Nous définissons ainsi les prochains défis que nous relèverons d’ici deux à cinq ans », explique dans une des vidéos Aaron Saunders, le directeur technique du projet Atlas.

Créée en 1992 lors d’un projet universitaire du MIT, Boston Dynamics a eu plusieurs propriétaires. En 2013, Alphabet, la maison mère de Google, achète l’entreprise. Quatre ans plus tard, en 2017, c’est le conglomérat japonais SoftBank qui le rachète. Aujourd’hui, le constructeur automobile coréen Hyundai est l’actionnaire majoritaire avec 80% des parts.