Selon des sources citées par Reuters, la mise aux enchères des futures fréquences 5G en France doit être repoussée de 3 mois. L’attribution des fréquences devait être organisée en janvier 2020, elles seront sans doute organisées en mars 2020.

Un désaccord entre Bercy et l’Arcep

La cause de ce retard est à rechercher entre le Ministère des Finances et l’Arcep, (l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), c’est cette dernière institution qui prépare l’arrivée de la 5G dans l’hexagone.

Selon les informations de Reuters, les négociations entre le gouvernement et le gendarme des télécommunications français ont reporté le processus juridique pour l’octroi d’autorisation aux opérateurs d’utiliser les ondes radio 5G. « Cela ne devrait pas prendre beaucoup plus de temps maintenant, mais c’est quand on entre dans les derniers détails de la procédure que les difficultés apparaissent », a confié l’une des sources de l’agence de presse.

Contacté par Siècle Digital l’Arcep ne souhaite pas commenter les informations publiées par Reuters.

Selon « Le plan de bataille de l’ARCEP », mis à jour en janvier 2019, l’attribution des fréquences de la 5G aux opérateurs était prévue « début 2020 ».

Conformément à son plan de bataille, l’Arcep a confié depuis janvier 2019 plusieurs expérimentations à des opérateurs français. Des expérimentations qui semblent attester que la 5G représente bel et bien la révolution attendue. Orange a annoncé avoir obtenu une vitesse de 10 Gigabits par seconde, Bouygues affirme même avoir atteint les 25 Gigabits. À titre de comparaison la 4G n’atteignait que 75 Mégabits par seconde.

Les opérateurs dans les starting bloc

Autant dire que les opérateurs français en compétition, Orange, SFR (filiale d’Altice Europe), Bouygues Telecom, Free (Iliad) attendent avec impatience leurs fréquences 5G commerciales. Une attente également marquée par une certaine fébrilité devant le risque d’emballement des prix lors de la mise aux enchères des fréquences.

Dans un premier temps l’Arcep doit attribuer 310MHz pour la 5G. Pour distribuer ces fréquences entre les quatre opérateurs, la procédure choisie par le gendarme des télécoms est dite « mixte en deux temps ».

Dans un premier temps les opérateurs pourront obtenir à prix fixe un bloc de fréquence initialement prévu à 40MHz, un chiffre qu’ont contesté Bouygues Telecom et Free. Les deux opérateurs souhaitent un bloc de 60MHz rapporte zdnet.

Pour obtenir ces blocs de fréquences, les opérateurs devront prendre plusieurs engagements optionnels auprès de l’Arcep comme couvrir l’intérieur des bâtiments, la transparence dans les prévisions de déploiements, etc.

Dans un second temps les fréquences restantes seront mises aux enchères. Reuters évoque un prix plancher de 1,5 milliard d’euros pour l’intégralité des fréquences. Dans les pays voisins la mise aux enchères des fréquences a crevé le plafond. En Italie et en Allemagne, le prix avait effleuré les 6,5 milliards d’euros.

Les opérateurs pourront avoir à minima 40MHz et maximum 100MHz de fréquence au cours de cette répartition.

La France à la traîne

La France, la « start-up nation » tant vantée par Emmanuel Macron, est pour le moment à la traîne dans la mise en place de la 5G. Certaines villes des États-Unis sont déjà couvertes pour les professionnels, la Corée du Sud fait, elle, figure de précurseur. En Europe la 5G est déjà disponible dans 9 pays, Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Italie… Un accord européen prévoit qu’au moins une grande ville par pays membre de l’Union soit couverte par la 5G en 2020.

Ce contretemps de quelques mois ne devrait pas empêcher de voir la 5G commerciale débarquer dans les grandes villes françaises en 2020.