Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, indique que la SNCF souhaite commander une quinzaine de trains à hydrogène au Groupe Alstom d’ici quelques semaines.

L’annonce de la rentrée

Guillaume Pepy espère, avec l’aide de l’état, passer commande à Alstom, et signer un contrat pour entamer la construction de 15 trains fonctionnant à l’hydrogène.
Le groupe Alstom avait proposé en 2018 un prototype à la France, après mise en circulation d’un premier modèle en Allemagne.

Compte tenu des accords plus ou moins opaques avec le groupe Alstom ces dernières années, et « l’objectif gouvernemental » de faire rouler des prototypes avant la fin du quinquennat, il y a toutes les chances pour que le projet soit signé.

Le prototype en question serait un modèle dit « bimode », autrement dit hybride : électrique et hydrogène (corps gazeux entrant dans la composition de l’eau).

Train fonctionnant en partie à l'hydrogène

Crédit : Alstom

Rappelons que pour certains, le réel bénéfice de l’utilisation de l’hydrogène pour l’environnement reste à prouver, car il est à 95% issu des énergies fossiles. En effet, même si l’hydrogène est « partout dans la nature », il est rarement utilisable tel quel. Pour être utilisé comme vecteur d’énergie, il faut le séparer des autres éléments comme le carbone, ou l’oxygène. Or, jusqu’à présent, il est plus rentable d’effectuer ces transpositions par le biais des centrales à charbon et des centrales nucléaires. D’autre part, l’hydrogène est le plus souvent transporté par voies routières avant d’être acheminé au-dessus des trains, puis stocké et transformé grâce à des systèmes de motorisation qui demandent beaucoup d’énergie.

Enfin, il serait bon de rappeler que les trains en question fonctionnent d’abord sur les batteries. L’utilisation de l’hydrogène vient en complément une fois le train lancé, pour maintenir la vitesse et l’alimentation des batteries, utile à la récupération au freinage.

Ainsi lorsque le président de la SNCF, dont le départ aura lieu en 2020, prévoit de ne plus utiliser « un seul diesel sur les rails français d’ici 15 ans », il devrait mentionner la nécessité de prendre en compte les éléments mentionnés précédemment.

Plus généralement, les grands groupes s’appliquent à utiliser et développer la technologie qui pourrait fonctionner grâce à l’hydrogène, cependant il n’existe pas « une incitation financière pour développer des méthodes de production décarbonatées » déclarait Erwin Penfornis, directeur du marché hydrogène chez Air liquide en 2017.

Espérons que ce type de commande puisse éventuellement participer à cette incitation, et plus largement convenir de la nécessité de traiter le problème des déchets nucléaires, si l’on en venait à constater qu’il est, une fois de plus, difficile de se passer des centrales. Il serait absurde de ne pas soutenir le développement d’une technologie fonctionnant à l’hydrogène, mais il semblerait utile de tenir compte des réalités techniques et financières si on souhaite le faire intelligemment, et durablement. Pas sûr en tout cas que ce soit le problème d’Alstom, ni que cela rentre véritablement dans « l’objectif du quinquennat ».