Voilà maintenant deux semaines que Facebook a présenté sa cryptomonnaie, la Libra. Très vite, le fait qu’un GAFAM lance sa monnaie a fait le tour d’internet. Cependant, la situation devrait rapidement se calmer, puisque les autorités américaines viennent d’envoyer une lettre ouverte à l’entreprise de Mark Zuckerberg, afin de lui demander de stopper le déploiement de cette monnaie.

Avant toute progression dans ce projet, le Comité des banques de la Chambre, dirigé par la démocrate Maxine Waters, aimerait d’abord analyser les risques « en matière de vie privée, de commerce, de sécurité nationale et de politique monétaire, non seulement pour les 2 milliards d’utilisateurs de Facebook, mais également pour les investisseurs, les consommateurs et, plus largement, pour l’ensemble de l’économie mondiale ».

Le Comité entame sa lettre en demandant un moratoire immédiat pour tous les travaux concernant la Libra, et son porte-monnaie Calibra. Le mois dernier, Mark Zuckerberg présentait cette monnaie en expliquant sur son statut Facebook qu’elle pouvait « faciliter pour tout le monde l’envoi et la réception d’argent, comme vous le faites avec nos applications pour partager instantanément des messages et des photos. »

Cambridge Analytica a marqué les esprits

Malgré cela, le scandale Cambridge Analytica est encore dans la tête des utilisateurs du réseau social. Plusieurs critiques ont souligné que les conditions d’utilisation de Calibra n’indiquent à aucun moment que Facebook ne peut pas l’utiliser pour partager les données utilisateurs. Les experts craignent que Facebook ne devienne encore plus influent, pour en faire un acteur majeur dans les paiements en ligne.
Pour sa défense, la trentaine d’acteurs qui soutiennent le projet à part égale, affirment que la Libra « sera réglementée comme les autres fournisseurs de services de paiement ». Toutefois, les autorités américaines ne semblent pas conquises par les propos.

« Si de tels produits et services sont mal réglementés et ne font pas l’objet d’une surveillance suffisante, ils pourraient poser des risques systémiques qui menacent la stabilité financière aux États-Unis et dans le monde entier », explique Maxine Water. Sachant qu’un quart de la population mondiale est sur Facebook, Mme Water préfère ne pas prendre de risque, et invite Mark Zuckerberg et ses équipes à stopper leur activité en attendant le verdict des autorités.