L’association Diem tenterait de vendre ses actifs pour permettre à ses membres de récupérer quelques pièces de leur investissement initial, selon des révélations de Bloomberg, publiées le 25 janvier. Créer en 2019 à l’initiative de Facebook, devenu Meta, la cryptomonnaie Diem a dû faire face à une pression réglementaire manifestement insurmontable.

Bonne affaire, la propriété intellectuelle de Diem à vendre !

La cryptomonnaie voulue par Meta et mise en œuvre par une association homonyme, arriverait-elle au bout de sa tortueuse route ? L’association Diem aurait pris contact avec des banques d’investissements pour vendre sa propriété intellectuelle avec les ingénieurs qui travaillent encore sur le projet.

D’après les dernières informations publiées par le Wall Street Journal, Meta aurait déjà trouvé un client. Silvergate Capital, banque spécialisée dans les cryptomonnaies et vieille connaissance de Diem, serait candidate au rachat pour 200 millions de dollars.

L’association est détenue à un tiers par Meta et par des sociétés de capital-risque et technologique. Dans la première catégorie se trouve Andressen Horowitz, un fond connu pour son implication pour le Web3, dans la seconde des entreprises telles que Coinbase, Uber, ou encore Shopify.

Une histoire tortueuse

L’annonce par Meta du lancement de sa stablecoin, nommé Libra à l’époque, avait provoqué une levée de boucliers massive des autorités de régulation du monde entier. Un rapport récent de la Réserve fédérale des États-Unis (FED) traduit les craintes de l’époque, celle qu’une entreprise aussi puissante que Facebook émette sa propre cryptomonnaie « pourrait conduire à une concentration excessive du pouvoir économique ».

Très vite des partenaires clefs de l’association comme eBay, Visa, Mastercard, ont quitté le navire. Après seulement quelques mois d’existence, le président de la Confédération suisse, où est installée l’association, a qualifié Libra d’échec total.

Meta n’a pas baissé les bras. L’entreprise de Mark Zuckerberg a renommé Libra en Diem en décembre 2020 et tenté de relancer la machine. En mai 2021, la stablecoin adossée au dollar devait être émise dans l’année. C’est ici que se retrouve la banque Silvergate, partenaire sur le projet.

Nouvelle tentative, nouvel échec. Au cours de l’été, la FED se dit incapable de donner à Silvergate l’assurance qu’elle finira par autoriser le projet. Ce doute représentait un risque trop important pour la banque. Ce qui ne l’empêche manifestement pas, quelques mois plus tard, de se porter candidate au rachat de la propriété intellectuelle de Diem.

En octobre 2021 Meta finit par tester l’autre volet de son projet initial, un portefeuille numérique. Calibra, également renommé Novi, est mis en place entre les États-Unis et le Guatemala, avec une autre stablecoin liée au dollar que Diem.

Une surprise… Limitée

Malgré les embûches s’accumulant sans cesse, David Marcus, à l’origine du projet chez Facebook, continuait de défendre sa cryptomonnaie. Quelques semaines plus tard, ce dernier annonçait son départ de Meta.

Après cette succession de mésaventure, peu nombreux sont ceux à croire encore à un avenir de Diem. Lors de la révélation initiale de la mise en vente de la cryptomonnaie, l’association s’était timidement défendue, pointant « quelques erreurs factuelles » dans l’article du média américain, sans plus de précision. Difficile, à l’heure actuelle, de savoir si Diem va subsister à son rachat ou si Silvergate est surtout intéressé par la technologie de la cryptomonnaie.