Facebook savait dès 2014 que les entités liées à la Russie utilisaient une fonction sur le réseau social permettant aux annonceurs de recueillir de grandes quantités de données. Cette information émane d’un courriel interne au réseau, que le débuté britannique Damian Collin aurait examiné suite à la saisi de documents survenue cette semaine.

Comme prévu les représentants de dix pays, dont la France, ont auditionné le 27 Novembre, en lieu et place de Mark Zuckerberg, l’un des vices présidents de Facebook, Richard Allan. Et ce, pour qu’il s’explique sur la responsabilité de Facebook dans la propagation de fake news sur Internet, mais également sur l’affaire Cambridge Analytica.

Lors de cette audition, l’un des députés britanniques a dévoilé le contenu d’un mail faisant parti d’un ensemble de documents récupéré la semaine dernière auprès du fondateur de Six4three, qui est lui même en procès contre Facebook aux États Unis. Selon Damian Collins, le mail récupéré affirme qu’un ingénieur de Facebook avait averti la firme dès octobre 2014 que des personnes, dont l’adresse IP se situait en Russie, avaient réussi à récupérer une masse considérable de données appartenant à des utilisateurs du réseau social.

Damian Collins a ainsi évoqué « trois milliards de data points« . Cette information a une importance majeure face aux affirmations de la firme californienne, qui disait n’avoir été avertie d’activités russes suspectes, qu’au cours de l’année 2016. Année où la campagne présidentielle américaine battait son plein.

De nombreuses questions ont ainsi été posées à Richard Allan sur cette information. Le député conservateur Damian Collins, qui a convoqué le comité international lui a ainsi demandé: « Si les adresses IP russes extrayaient d’énormes quantités de données de la plateforme, (…) était-ce signalé ou juste caché sous le tapis ? ». Ce à quoi il lui a simplement été répondu que les informations que possédait la commission était tout au plus « partielles » voire « trompeuses ». On est donc loin des réponses claires et étayées que pouvaient attendre la commission.

À la fin de la séance d’audition, Facebook a néanmoins confirmé que les faits rapportés par le mail avait fait l’objet d’une enquête. « Les ingénieurs qui avaient signalé ces préoccupations initiales se sont ensuite penchés sur la question. Ils n’ont trouvé aucune preuve d’une activité russe spécifique », a ainsi déclaré la société.

Selon l’agence de presse Bloomberg, Damian Collins a également déclaré lors de cette audition, que l’intégralité des documents en sa possession serait publiée « dans le courant de la semaine« . La pression ne fait donc qu’augmenter sur les épaules de Facebook. Entre l’ingérence russe et les lacunes de protection de la vie privées de utilisateurs, la valeur du géant est en chute libre depuis le mois de juillet.