Le parlement britannique a pu récupérer des documents internes à Facebook, concernant notamment les systèmes de confidentialité du réseau social. Ces documents ont été saisis auprès du fondateur de la société américaine de logiciels Six4Three, Ted Kramer.

Le patron de cette entreprise a intenté une action en justice contre Facebook aux États-Unis. Elle est toujours en cours. En effet, la startup de Ted Kramer, a développé une application à destination de Facebook. Malheureusement, ce dernier a fermé l’application après une modification des conditions de service. Ted Kramer a donc pu à l’occasion de cette procédure, avoir accès à de nombreux documents décrivant les mécanismes internes du réseau social.

C’est lors d’un voyage d’affaires à Londres, que Ted Kramer a reçu la visite à son hôtel, d’un sergent d’armes du parlement britannique. En effet, le parlement a profité de la présence du patron de Six4Three pour intercepter les documents américains. Dans une procédure exceptionnelle, Damian Collins, président du comité de régulation du parlement britannique concernant l’affaire des fake news, a contraint le développeur de logiciels à remettre les documents. C’est donc à l’hôtel, que le représentant officiel de l’institution a donné un délai de deux heures au patron de la startup, pour se conformer à l’ordre du parlement. Néanmoins, l’homme d’affaires ne s’est pas laissé impressionner. Selon The Guardian, il a fallu ensuite que Ted Kramer soit conduit au Parlement. De là, il a été averti qu’il risquait des amendes et une peine d’emprisonnement si les documents n’étaient pas remis.

Les documents maintenant aux mains du parlement britannique, contiendraient d’importants éclaircissements. Ils porteraient par exemple sur les décisions du réseau social quant au contrôle des données et du respect de la vie privée, qui ont conduites à l’affaire Cambridge Analytica. Des échanges de courriels confidentiels entre les cadres supérieurs et Mark Zuckerberg figureraient aussi dans les documents.

Toutefois, cette mine d’informations que possède les députés britanniques ne peut pas être partagée ni rendue publique. Ces document, faisant parti d’une procédure judiciaire américaine. Facebook a d’ailleurs déclaré à cette occasion: « Les documents obtenus par le comité DCMS sont soumis à une ordonnance de protection de la Cour supérieure de San Mateo limitant leur divulgation. Nous avons demandé au comité du DCMS de s’abstenir de les examiner et de les renvoyer à un conseil ou à Facebook. » Il ne semble pas que le parlement britannique veuille accueillir positivement cette demande. Surtout quand on sait que Mark Zuckerberg avait refusé à plusieurs reprises des auditions au Royaume-Uni, ainsi qu’en Europe. De plus, le réseau social a fait appel de l’amende qui lui a été donnée par la CNIL britannique. Alors demander à ce qu’on lui rende ses documents …